Le grand sorcier c’est Bob Bradshaw qui conçoit d’abord des configurations pour les stars, avec tout un système de switches au pied, avant d’être appelé à travailler avec des entreprises, Rocktron par exemple.
Le principe est celui de la chaîne hifi : on morcelle au maximum la chaîne d’amplification, préampli, ampli de puissance, puis on rajoute des effets en rack, des utilitaires en rack comme accordeur (Korg), HP simulateur (Parker), compresseur à lampe, patch bay etc. Et tout le monde de se promener avec (ou de rêver à) de véritables frigidaires dont la valeur varie entre 20 000 et 200 000 F suivant le matériel qu’ils renferment. La mode des systèmes modulaires prend fin avec le déclin de la guitare pyrotechnique et l’arrivée du grunge qui remet les choses en place dans le domaine du matos comme dans le domaine musical.
On va alors redécouvrir le vieux matériel, s’apercevoir qu’on peut avoir un son d’enfer avec une Mustang et un Vox ou une Junior sur un Marshall. Aussi bêtement que soudainement, on va alors voir des types acheter des fortunes des guitares qu’ils n’auraient même pas regardées le mois précédent et des amplis qu’ils toisaient avec commisération. Le retour aux classiques conjugué à l’arrivée d’amplis numériques crédibles et beaucoup plus compacts a sonné le glas des systèmes modulaires au moins pour le grand public. Mais ce mouvement n’a pas eu que des mauvais côtés car il a contribué au développement des préamplis dont l’utilité aussi bien en live dans de petits clubs qu’en home studio n’est plus à démontrer et poussé les fabricants à hausser le niveau de qualité de leurs amplis ou de leurs effets pour satisfaire aux critères hifi en vogue alors. Et ça, nous en avons tous bénéficié.