La pédale adopte un format standard. Son boîtier en alu est surmonté d’un placage en bois (signature de la marque) sur lequel sont pyrogravés le nom des réglages et le portrait de Cerbère, vous savez ce molosse à trois têtes qui garde la porte des Enfers dans la mythologie grecque. Juste au-dessus du switch de mise en/hors fonction, un regard circulaire laisse voir le logo de la marque, un beau « A » majuscule avec un petit « s » minuscule sur fond bleu/vert. C’est joli et c’est pratique parce que ça s’allume lorsque l’effet est en fonction et, en plus, on peut en régler l’intensité avec un trimpot interne. A l’avant, on trouve une entrée et une sortie audio ainsi que la prise pour l’alim externe, seule possibilité d’alimentation, pas de pile chez Anasounds. Trois potentiomètres ajustent respectivement le taux de gain, le volume de sortie, et la tonalité. Le quatrième est un rotocontacteur à trois positions qui donne accès aux trois grains d’overdrive différents, d’où le nom de la pédale, trois sons, trois têtes, CQFD.
Entrailles
L’intérieur de l’engin donne accès à trois réglages supplémentaires : un trimpot permet de déterminer la fréquence à partir de laquelle le circuit sature. Je cite : « En dessous de cette fréquence, l’overdrive ajoute des dB. Au dessus, on ajoute des dB et on sature ! Plus la fréquence est basse, plus on retrouve d’harmoniques en sortie ! » Personnellement ma position préférée c’est complètement à gauche parce qu’effectivement, cela rend la saturation plus dense, plus riche, quels que soient les autres réglages par ailleurs. On a ensuite un mini switch qui déplace le champ d’action du Tone. En ce qui me concerne, avec mon Marshall et mes grattes, j’ai préféré la position la moins brillante des deux. Enfin, et c’est le seul des trois qui ne m’a pas parlé du tout, un autre mini switch est censé changer le rendu de l’overdrive 2 (rotocontacteur au milieu)... C’était peut-être trop subtil pour moi.
Une fois fait le tour de ces réglages internes, on essaie le Cerberus pour de bon. Les trois positions sont intéressantes : à droite, on a un rendu assez moderne, assez plat, assez neutre, le genre d’overdrive un peu passe-partout qui va jusqu’à la disto mais sans déranger personne, c’est consensuel quoi. Sauf… si on pousse bien le niveau de sortie, au « ¾ » c’est d’ailleurs une constante de cette pédale, le niveau de sortie change considérablement le rendu, et le pousser au-delà des deux-tiers rajoute toujours du poil aux pattes. Donc, cette position 1, elle est bien quoi, mais on ne tombe pas à la renverse. La position 2 conviendra aux bluesmen type Chicago ou blues boom anglais. Enfin, la position de gauche, eh ben c’est ma préférée, parce que c’est la plus graillonnante, celle qui a le plus de personnalité, celle qui vous porte le plus. A la limite, la pédale avec juste cette position, pour moi, c’était parfait. Sur toutes les positions, le gain se montre extrêmement progressif avec une grosse marge de progression, on part à chaque fois de quelque chose de très léger pour atteindre en fin de course carrément de la disto, en passant par toutes sortes de crunchs des plus légers au plus appuyés. La tonalité, elle aussi, est d’une grande utilité car elle change notablement le rendu de la pédale et a elle aussi un gros volant de possibilités. Seul bémol, avec de forts niveaux de gain et de volume, la tonalité provoque un sifflement continu sur sa dernière graduation. M’enfin bon faut y aller quand même.
Elle a du chien
J’ai bien aimé ce Cerberus Overdrive, qui offre, dans un registre toujours assez classique des choses assez variées, toujours musicales et ce, sans prise de tête, c’est simple, efficace, bref c’est bien !