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Ibanez Tone-Lok

Famille nombreuse, famille heureuse

D février 2000     H 17:48     A Judge Fredd    


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La série Tone-Lok est la toute dernière nouveauté Ibanez dans le domaine des pédales d’effets, moins chères que les TS9 et autres Tube King mais nettement plus classieuses que les Sound Tank, les Tone-Lok sont en plus intelligemment pensées.

Cette série doit son nom à une caractéristique plutôt sympa piquée au monde des autoradios : les potentiomètres peuvent s’enfoncer dans le boîtier et y rester tapis. Pour les faire ressortir il suffit d’appuyer dessus. Pratique, lorsque vous avez trouvé votre réglage, vous enfoncez les potards et ne risquez pas de le modifier par inadvertance. Accessoirement, c’est très esthétique. De ce côté-là, les Tone-Lok sont d’ailleurs très réussies, leur boîtier métallique est à la fois massif et élégant, innovant et rassurant.

Ibanez TS7
Overdrive Tubescreamer TS7

Autre petit plus, l’accès à la pile : celle-ci est située sous le switch comme sur les pédales Boss, mais Ibanez a remplacé la molette par un simple bouton noir et carré sur lequel il suffit d’appuyer pour que la trappe s’ouvre. Vous changez votre pile et la fermeture est aussi simple que l’ouverture, appuyez sur le switch et voilà ! Si l’on ajoute à cela que toutes les pédales de la série acceptent une alim externe 9V au format Boss, qu’elles se montrent très stables grâce à leur patin antidérapant et qu’elles bénéficient d’une fabrication zéro défaut, il ne reste plus qu’à voir ce qu’elles ont dans le ventre.

Le TS7 s’inscrit dans le droit fil de ses aînés tout en offrant un peu plus. Les réglages sont sans surprise, Drive, Tone et Level, si l’on excepte un inter basculant du mode TS9 au mode Hot. Dans le mode TS9, la pédale se comporte comme un TS9 offrant un overdrive léger et plein de finesse qui conviendra bien à des utilisations bluesy ou pour booster un son déjà légèrement saturé. Si le TS7 n’égale pas le Tubescreamer original, il est cependant très proche du TS9 qui en est la reissue. Si proche même que la différence de prix joue nettement en faveur du TS7. Ceci, d’autant plus que ce dernier offre aussi le mode Hot dans lequel on va accéder à des overdrives plus conséquents, pour choruser par exemple. On n’est alors pas loin de la combinaison de deux TS9 que certains bluesmen tels Kenny Wayne Shepperd utilisent. Dans ce mode il faudra juste gérer un léger bruit de fond dans les réglages les plus poussés surtout si vous jouez sur des simples bobinages. Tout au long des essais, le TS7 s’est montré très respectueux du son de l’instrument, ses réglages étant eux exploitables tout au long de leur course. Un overdrive d’un bon rapport qualité/prix qui fait quasiment jeu égal avec le TS9 tout en offrant plus.

Ibanez DS7
Distortion DS7

La DS7 est une pédale toute simple, Drive, Tone, Level qui fait la farce de manière très honnête. Le taux de distorsion délivré est très conséquent, et on n’utilisera le Drive que du premier quart aux trois-quarts de sa course, car dans le début de course la disto n’est pas suffisante à moins de vouloir renforcer un son déjà saturé et dans le dernier quart, le taux de disto n’augmente plus vraiment et on rajoute surtout du graillon. Le Tone, très appréciable, aide à colorer utilement la disto générée, abordant même en fin de course une égalisation pleine d’aigus assez originale. D’une manière générale, la disto produite est assez creusée dans les mids mais sans excès ce qui destine la DS7 à un emploi rock/hard-rock. La guitare est là aussi bien respectée et les changements de volume sur l’instrument fidèlement répercutés. Outre sa générosité en terme de disto et sa simplicité d’emploi, la principale qualité de cette pédale est de rester très musicale quels que soient les réglages choisis. Une pédale simple et attachante.

Ibanez SM7
Distortion Smash Box SM7

La SM7 va un peu plus loin dans la distorsion et offre une égalisation deux bandes, Lo et Hi. On trouve en plus un switch Edge à deux positions Sharp et Smooth jouant sur les aigus de manière subtile mais audible. Sur Sharp la disto devient plus agressive, plus actuelle, sur Smooth elle sonne plus "classique". Disons-le tout de suite il y a du pour et du contre concernant la Smash Box. Le pour vient d’une réelle musicalité, d’un taux de disto suffisant pour aller du punk au grunge en passant par le hard et le metal pré thrashien, ainsi que d’une égalisation permettant de nombreuses variations. Le contre tient en seul problème : la pédale génère pas mal de bruit de fond. Ce bruit n’est pas gênant lorsqu’on joue, mais le devient lors des arrêts. Pour remédier à cela, Ibanez a doté la SM7 d’un switch Void à trois positions (Off/1/2) censé réduire le bruit. Sur la position 1 ça ne marche pas vraiment et, pire, le bruit est comme plus présent. Sur la position 2 ça marche sauf que l’arrêt n’est pas net. Dès lors impossible de jouer une rythmique comportant beaucoup de silences. C’est un peu dommage car sans cela la Smash Box serait une excellente pédale. Ce défaut ne concerne d’ailleurs peut-être que la pédale testée, à vérifier...

Ibanez FZ7
Fuzz FZ7

En plus du triptyque Drive, Tone Level, nous trouvons ici un switch Damage qui comme son nom l’indique fait pas mal de dégâts. En position 0 on a donc une fuzz classique de type vintage, avec 10% de Damage, elle devient plus rugueuse, moins lissée et avec 100% de Damage on a un son de type poste de radio avec HP flingué assez impressionnant et qui peut s’avérer très intéressant pour créer des boucles rythmiques avec un sampleur par ex. Comme sur beaucoup de fuzz le Drive ne jouit pas d’une progressivité exemplaire ; en gros on a trois taux : fuzz légère jusqu’à 3, fuzz conséquente de 3 à 7/8 et fuzz ingérable au-delà. Le Level apporte sa pierre au son dont il change radicalement la nature quand on dépasse 7. Le son devient plus médium et cela ouvre tout un nouveau champ d’investigation en conjonction avec le Tone, très efficace qui peut lui nous emmener d’une fuzz très sourde à des sons limite science fiction quand on le pousse à fond. La FZ7 fait mieux que remplir son contrat car, en plus d’offrir ce qu’on attende d’une fuzz de bonne tenue elle offre des petits plus propres à booster votre créativité.

Ibanez PH7
Phaser PH7

Le PH7 possède quatre réglages, vitesse, profondeur, feedback (signal traité réinjecté à l’entrée du circuit) et niveau de l’effet par rapport au son dry. Il présente également un switch de mode à deux positions, 1 pour un effet assez vintage et 2 pour un effet plus profond. Chaque phaser a sa personnalité, celle du PH7 tient surtout au côté médium de son effet passé un certain taux de profondeur ou de feedback. Pour le reste il est à peu près capable de tout, du phasing prononcé pour les rythmiques funky à celui plus discret qui enrobe joliment des arpèges en son clair. Il ne rechigne pas non plus à émuler une cabine Leslie (mode 2, vitesse et profondeur à fond) de manière très convaincante son caractère mid renforçant encore l’illusion. On apprécie la gestion du niveau de l’effet par rapport au son dry qui permet des effets poussés mais mixés subtilement (hé les gars vous êtes prêts pour la subtilité ou bien ?). S’il n’est pas "le phaser absolu" (y en a-t-il un d’ailleurs ?), le PH7 possède beaucoup de qualités et un registre étendu. Essayez-le vous risquez de repartir avec.

Ibanez CF7
Chorus/Flanger CF7

C’est encore plus vrai du CF7 qui comme beaucoup de chorus et de flangers est doté de quatre réglages, vitesse, profondeur, temps de delay et régénération, mais possède aussi, outre un switch pour basculer de chorus à flange et inversement un switch Krazy à deux positions (Normal et Wack’D) qui porte très bien son nom. La pédale comporte en sus une sortie son dry pour router le son dry et le son fx vers deux amplis ou deux tranches de consoles différentes. En mode Normal, le CF7 est souverain. En position Chorus, on obtient tout ce qu’on peut attendre d’une pédale de chorus : chorus léger pour rythmique pop, chorus plus riche à la Police, chorus pour guitar heroe des années 80, tout est là à portée de potard. L’effet délivré est de très bonne qualité, hautement paramétrable, c’est le premier visage du CF7 et il est beau.

On passe au Flanger avec là encore une foultitude possibilités du premier Van Halen, aux délires cosmiques de Hawkwind. Là encore l’effet est convaincant et n’a de limites que celles qu’on trouve au flanger en général. C’est le deuxième visage du CF7 et il n’est pas mal non plus. En route maintenant pour le gros délire avec le mode Wack’D. Ce mode transforme le CF7 en pédale hallucinatoire. On va pouvoir obtenir des sons de vibrato très particuliers, des detuning séquencés qui couplés avec un delay donnent des ambiances rythmiques délirantes, des effets de ring modulator plus vrais que nature, des bruits martiens et quantité d’autres choses indescriptibles. J’ai passé une heure à délirer avec ce mode sans en faire véritablement le tour, chaque changement de potard induisant des variations impressionnantes. On a d’ailleurs intérêt à noter les réglages sympas qu’on trouve sous peine de ne plus les retrouver. Et si on commence à bouger le delay time tout en jouant alors...

Ibanez DE7
Delay/Echo DE7

Dans ce mode la différence entre chorus et flange même si elle existe est moins immédiatement perceptible qu’en mode normal. J’aurais donc tendance à considérer cette pédale comme un trois-en-un : un excellent chorus, un bon flange et une formidable invitation à la créativité. Je vous le dis, ce CF7 est une star née !

Encore une pédale qui cache bien son jeu. A priori, rien de plus simple : temps de delay, nombre de répétitions, niveau du delay, deux sorties, une dry, une fx, et deux switches, l’un pour choisir un éventail de temps de delay, 30/160 ms, 120/650 ms, 480/2600 ms, l’autre pour basculer du mode delay au mode écho. Côté delay c’est assez simple on fait ce qu’on veut du doubling, au slap back au delay standard façon enrobage de solo au delay long. On constate une légère coloration un peu comme sur la série des DD Boss. Seul dans ce mode, le temps maximal de delay est étonnant, plus de deux seconde et demies. Dans le mode Echo une première bonne surprise nous attend : on bénéficie des même temps qu’en mode delay. Cela ouvre un champ d’exploration qu’aucune pédale d’écho n’offre à ma connaissance. On va donc pouvoir utiliser l’écho de manière conventionnelle mais également se taper des délires hallucinants. Recette : mettez le Repeat à fond, baissez le Level vers 1 par précaution, réglez le temps de delay où vous voulez et jouez un lick, un accord, une note... le signal se répète en gonflant au fur et à mesure, bougez le temps de delay ça dépitche grave, cutez et remettez l’écho en route, vous avez coupé une partie du signal. En gros tout se métamorphose au fur et à mesure, idéal tant en scène qu’en enregistrement. Le DE7 est à la fois une bonne pédale de delay et un écho détonnant.

Bien joué

Avec les Tone-Lok, Ibanez frappe fort et intelligemment. Le top c’est bien sûr le CF7 pédale vraiment innovante et éclatante. Viennent ensuite, le TS7 et le DE7 qui offrent plus que ce qu’on pouvait en attendre, les DS7, FZ7 et PH7 trois pédales honnêtes et de bonne qualité. Seule la SM7 (du moins la pédale testée) mériterait d’être revue. Six sur sept c’est un excellent score, non ?


  • TS7 : 490 F TTC env.
  • DS7 : 390 F TTC env.
  • SM7 : 590 F TTC env.
  • FZ7 : 490 F TTC env.
  • PH7 : 590 F TTC env.
  • CF7 : 590 F TTC env.
  • DE7 : 790 F TTC env.

Distribution : TIP

 

Mots-Clefs

Effets
Chorus Delay Distorsion Echo Flanger Fuzz Overdrive Phasing
Type d’article
Banc d’essai
Marques
Ibanez
Numéro
G&C 215
Type d’effet
Pédale

 

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