Les guitaristes qui sont souvent là à se gargariser de leur ampli à lampes qui a plein de lampes et patati et patata devraient mettre leur nez dans une tête SVT : quatorze lampes dont six 6550 (des 6146b à l’origine) en puissance délivrant 300W ! Ca vous dit quelque chose ? Ce n’est pas tout puisqu’on envoie tout ça dans un baffle contenant huit HP 10" spécialement conçus pour la basse, et que la tête accepte sans rechigner de driver deux de ces monstres. A côté de ça même un stack Marshall fait mesquin. En fait le SVT, enfant de Bill Hughes (qui a aussi travaillé pour Fender) et de Roger Cox, fut un peu le pendant basse des Marshall 100W et connut un succès équivalent au moins pendant un temps. Beaucoup le considèrent comme l’ampli à lampes le plus sophistiqué et le plus abouti qui ait jamais été construit, offrant aux bassistes une versatilité et une puissance à laquelle ils n’étaient pas habitués
En tout cas, Bill Wyman l’adopte pour la scène et le SVT fait le tour du monde. Vous pouvez l’entendre tout au long de l’album Get Yer Ya-Ya’s Out. Malgré son poids et son encombrement conséquent (le baffle est d’un seul tenant contrairement aux deux baffles d’un Marshall) le SVT devient la coqueluche des bassistes (surtout ceux qui ont des roadies) et se mue en légende vivante. Il a un son unique. Il faut dire que son baffle particulier élimine les résonances désagréables, ne favorise aucune corde par rapport aux autres et produit un son à la fois puissant, rond et tendu. Le SVT est tellement hors norme qu’il va régner en maître absolu malgré l’arrivée d’amplis à transistors capables de le concurrencer question puissance et qualité de son comme les Acoustic par exemple. D’autres problèmes, financiers ceux-là, auront raison d’Ampeg jusqu’à ce que St Louis Music rachète l’entreprise en 86.
Un ampli qui aura marqué son époque à tel point qu’on retrouve son empreinte chez Trace Elliot ou SWR (baffles 4x10). Aujourd’hui, la marque a repris des couleurs et propose le SVT II digne successeur endorsé par l’ami Billy Sheehan.