Au premier coup d’oeil seule l’absence du pickguard blanc permet de faire la différence entre le modèle et sa copie plus que conforme. Même corps en acajou Lespaulien avec corne supérieure et accès d’autant plus illimité aux aigus que la jonction corps/manche se fend d’une découpe idéalement taillée pour recevoir la main gauche du guitarman at work. L’avant du corps est sculpté et reçoit un binding couleur vieil ivoire se mariant bien avec le Tiffany Blue (Tibl) du vernis tandis que l’arrière s’avère accueillant pour le pneu des amateurs de Kanterbraü (découpe stomacale en clair).
Côté manche (collé SVP et en acajou), on sent bien la rondeur propice au jeu en accords sur les premières cases puis l’élargissement s’accompagne naturellement d’un léger aplanissement du dos qui favorise le jeu en chorus. La touche en palissandre est raisonnablement bombée et le binding aide à la glisse ainsi que les frettes jumbo. Six mécaniques Grover à bain d’huile, un couple chevalet cordier de type Stop Bar/Tune O’ Matic, deux attaches bandoulières métalliques et une sortie jack avec sa coquille sur la tranche inférieure du corps complètent le tableau. La guitare est bien faite, on ne déplore pas de défaut majeur, elle se montre confortable à jouer aussi bien assis que debout. Indéniablement elle se réclame de l’esprit Les Paul dans l’esthétique comme dans l’électronique (voir plus loin), son vernis Blue achevant de lui donner une touche vintage sympathique.
Polyvalence bienvenue
L’inspiration Gibson se retrouve dans le son ; corps en acajou et micros puissants (des WB600 maison) ne sauraient mentir... En son clair tout d’abord, où la PII se montre une redoutable machine à blues surtout grâce à son micro grave plein et chaleureux, et à sa position intermédiaire, l’aigu étant plutôt réservé à certains chorus déchirants à la Sympathy For The Devil. On regrette, et c’est vraiment la seule erreur des concepteurs, de ne pas disposer d’un deuxième volume pour varier le mix entre les deux micros. En son crunch, le caractère plein et présent du son persiste et permet de se balader de blues musclés à la ZZ sur le micro grave, à AC/DC sur le micro aigu, la position intermédiaire étant encore une fois pleinement exploitable.
En abordant le gros saturax, on apprécie de plus en plus le micro aigu qui même avec la monte indigente d’origine (009/042) arrive à sonner bien gras surtout si l’on minimise les mids sur l’ampli. Le micro grave est alors moins exploitable à moins de rechercher des attaques un peu délitées. D’une manière générale on note : une progressivité fort bienvenue sur le réglage de tonalité qu’on ne retrouve malheureusement pas sur le volume, une certaine réticence des micros, par ailleurs satisfaisants, à larséner naturellement, faut les aider un peu. Il arrive aussi qu’on soit obligé de repasser à l’accordage mais c’est sans doute plus dû aux cordes d’usine qu’à la guitare elle-même.
La PII propose pour un prix très modique tout ce que son look pouvait nous faire espérer en y rajoutant un accès aux aigus extrêmement aisé et confortable. Le niveau de sa lutherie est suffisamment élevé pour qu’il soit envisageable de la faire évoluer un jour en la dotant de micros plus performants. En attendant ses micros d’origine vous offriront des prestations plus qu’honorables.