Le changement de continent lui a profité et on constate d’emblée que la finition a encore progressé par rapport à la version nipponne.
Pour l’essentiel, il s’agit d’une Tele au corps Thinline en acajou. La finition naturelle de ce dernier, offre au regard un bois d’une belle apparence que vient rehausser l’élégant pickguard façon nacre. Le manche de type maple neck, au dos assez rond rejoint le corps à hauteur de la dix-septième case. Sa touche est raisonnablement bombée et ne dépaysera pas les Fender addicts. Côté accastillage rien que du classique, efficace et de bonne facture. On regrette l’absence de guide corde sur les cordes de Ré et Sol, cette dernière étant vraiment haute derrière le sillet. L’instrument de montre très confortable à jouer, sonore acoustiquement grâce à son corps évidé et si elle ne renie pas son appartenance au clan Fender on note déjà une certaine douceur, une rondeur certaine due à l’acajou.
Une fois branché, on retrouve les sons typiques de la Tele avec un micro aigu à la cisaille, méchant et cinglant, un micro grave plus velouté, mais aux attaques nettes et une position intermédiaire penchant ici plus du côté grave qu’aigu. On regrette que ces honorables micros soit servis par d’aussi déplorables potards qu’on est obligé de maintenir à fond, car ils ne sont ni progressifs ni musicaux, le son étant par trop perverti quand on les baisse. C’est dommage car la guitare se trouve pénalisée par une économie de bouts de chandelle. En son clair on retrouve toutes les utilisations habituelles d’une Tele. En son saturé, même si ce n’est pas l’utilisation la plus courante d’une Tele, la ’69 Thinline se débrouille bien tant qu’on reste dans un registre rock bien sûr.
Bilan mitigé donc pour cette guitare à la lutherie irréprochable, confortable, dotée de bons micros mais pénalisée par ses potards, un comble ! Cela dit des potentiomètres ça se change...