D’abord il est beau avec ses faux airs de T.S.F. vintage relookée. Le vinyle deux tons de belle qualité se montre doux au toucher dans sa partie claire, plus dur dans sa partie foncée, plus exposée aux chocs. Le logo métallique s’étale avec fierté au dessus de l’ouverture circulaire toilée du HP. La poignée en cuir pourrait faire rougir d’envie bien des amplis plus huppés, le panneau des commandes est Commie Red avec des boutons crème plats comme des chocolat blancs. A l’arrière, une ouverture rectangulaire réduite conserve tout leur corps aux basses. Autres détails bienvenus, le fusible enclos dans l’embase secteur et une sortie casque plus utilitaire que musicale, mais bon quand on a des voisins... L’ampli se montre plutôt léger et stable. Il est équipé d’un 8" maison.
Puissant et sonnant
Sa puissance audible, étonnante pour un si petit ampli, se marie à un très beau grain, étonnamment vintage. Pour tirer le meilleur du Nifty mieux vaut oublier, au moins temporairement, le réglage d’aigus qu’on aurait pu baptiser Supertreble. On gagnera à ne se servir au départ que du réglage de graves et de celui des mids, un peu comme si on n’avait qu’une égalisation deux bandes. Cela permet de plus rapidement trouver ses marques surtout si l’on possède une guitare riche en aigus de type Strato par exemple. On note d’ailleurs que parmi les exemples proposés par le constructeur, beaucoup présentent un réglage d’aigus entre 0 et un quart de la course, les forts réglages étant réservés à des sons de style country ou apparentés. Restent un drive (dirty sweet) et un master. Ce dernier devra être positionné au moins en milieu de course si l’on veut bénéficier des graves dans leur plénitude d’autant qu’ils se tiennent très bien même à fort volume. Cela est sans doute en partie dû à l’ouverture minime du dos de l’ampli. Tout le grain du son va se faire au dirty sweet, au volume guitare et à l’attaque de la main droite. Le Nifty Fifty est capable de tout dans un registre country/jazz/blues/rock/boogie et un peu hard. En son clair, on obtient de purs sons delta blues ; en slide, avec un petit tremolo en plus, on s’y croirait. On prend une Tele, on pousse un peu les aigus et hop bonjour les Hellecasters : on a peine à croire que c’est le même ampli que tout à l’heure. Mieux, en augmentant le drive (entre 1/3 et la moitié) et en baissant le volume guitare on obtient un son clair, vaguement crunch quand on frappe les cordes. Remontons le volume guitare et voici des crunchs plus corpulents (sans toucher à l’ampli) qui saturent franchement quand on attaque. On a vraiment une grande et prolifique interaction entre dirty sweet, volume guitare et jeu, comme sur un bon ampli à lampes. En poussant encore un peu plus et en maintenant toujours les aigus vers le 0, on obtient de belles saturations à la Gibbons, Free/Lynyrd ou ACDC. Bref il ne manque à cet ampli que le pur thrash ; et encore avec une MT-2 devant je demande à voir.
Rarement un ampli de cette catégorie aura bénéficié d’une aussi bonne finition conjuguée à une richesse sonore aussi évidente. Un ampli dont on pourra se servir aussi bien chez soi, qu’en scène dans un groupe acoustique ou en studio pour certaines prises guitare. Quoi ?.. Le quoi ?.. Prix ?.. Ha !.. Ha !.. Ha !..