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Le VG-8 Roland

D janvier 2000     H 19:01     A Judge Fredd    


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En juin 95 débarque un O.V.N.I., le VG-8 Roland.

C’est le premier produit grand public de la marque à utiliser la technologie COSM (Composite Object Sound Modeling), un système à base de modules qui met entre les mains de l’instrumentiste un véritable Lego guitaristique où tout, absolument tout, est paramétrable : type de guitare, de micros, d’ampli, de baffle, angle des micros que ce soit ceux de la guitare dont les plots peuvent s’étendre du chevalet à la crosse, ou ceux, tout aussi virtuels censés reprendre le baffle virtuel que vous avez créé. Du coup, les portes du délire s’ouvrent à vous, rien ne vous interdit de monter virtuellement des simples Fender sur une Les Paul, de vous plugger dans une tête Vox sur un baffle 2x12 Boogie fermé ou ouvert au choix repris par tel ou tel micro placé selon tel ou tel angle. Délire non ?

Roland VG-8

Mieux, vous pouvez changer instantanément pour un banjo, une Takamine, une basse ou une douze cordes acoustique, et l’accordage suit : open de Sol ? Tout de suite monseigneur... puis on passera en dropped D pour le refrain et on attaquera le pont avec mon accordage perso avant de revenir au standard. On rajoute à ça un multieffet conséquent : reverb, delay, chorus, panoramique hexaphonique, EQ paramétrique, pitch shifter intelligent (pratique pour la 12 cordes) etc. En plus, on garde la possibilité à tout moment de switcher sur son son de gratte naturel. Bref, le VG-8 c’est l’arme fatale et tout le monde devrait avoir sauté dessus.

Eh ben non parce que d’abord il est commercialisé trop cher (15 000 F à l’époque) au départ, ça a changé depuis puisque, plus performant encore, le nouveau VG-8 ne coûte plus que 10 000 F env. Ensuite, on est obligé d’employer avec le VG-8 un accessoire aussi disgracieux que longuet à régler (remarquez une fois réglé ça ne bouge plus) le GK-2, et ça, ça rebute pas mal de monde. Bref, le jour où le VG-8 pourra bosser directement à partir du signal sortant du jack interne de la guitare et sera vendu au prix d’un ampli combo de bon niveau (autour de 7 500 F), il fera un carton.

En attendant il séduit les riches et les aventuriers, c’est à dire des gens comme Reeves Gabrels qui l’utilise sur les derniers albums de Bowie, Pat Metheny, Alan Holdsworth, Kirk Hammet et, plus étonnant mais révélateur de la capacité de séduction de l’engin, Joni Mitchell.

Ce que le VG-8 a que les autres n’ont pas, c’est qu’il ne se contente de passer votre signal à travers un son préformaté ou de déclencher des sons stockés en mémoire. Non, il prend en main votre signal et le passe à la moulinette de son processeur RISC ultra puissant, et reconstruit votre son en temps réel pour qu’il sonne de la même manière que si vous jouiez sur une 335, une Les Paul Junior ou une Danelectro. En ce sens, c’est certainement le premier d’un longue lignée.

 

Mots-Clefs

Effets
Multieffets
Type d’article
Autres
Marques
Roland
Numéro
G&C 214

 

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