Son châssis métallique est plus solide que les châssis plastiques de ses remplaçantes, elle est rouge ce qui est quand même nettement plus rock que le maronnasse des pédales actuelles, et tous les morceaux de bravoure de la Whammy (comme Bullet In Your Head de RATM) ont été gravés avec elle. Alors on n’y comprend rien. Tellement que des rumeurs ont même été lancées sur le net comme quoi, ce serait la NASA qui aurait conçu le circuit de la Whammy (ils n’ont que ça à faire il est vrai) et qui auraient décidé tout à coup de stopper leur collaboration avec Digitech (sans doute pour éviter une fuite de technologie vers l’est).
Plus sérieusement c’est IVL une boîte canadienne également à l’origine du Vocalist et du Talker Digitech qui a mis au point le principe actif de la Whammy. La principale difficulté fut d’appliquer l’instantanéité d’une pédale l’effet bien connu qu’était le pitch shifter pour obtenir des effets de glissando ou des dive bombings hallucinants. La deuxième mouture pouvait encore se justifier car elle apportait la sélection de presets au pied mais une fois disparue elle fut remplacée par une association pas vraiment convaincante de wahs diverses avec la Whammy connue sous le nom d’XP100.
En attendant un max de guitaristes ont succombé à la belle : Steve vai, Jennifer Batten qui imite des barrissements d’éléphants avec dans son album Momentum, David Gilmour, Kirk Hammet, Dimebag et bien sûr le maître incontesté de la Whammy, j’ai nommé Môssieur Tom Morello qui lui donna ses lettres de noblesses la faisant passer de gadget sympa au statut d’aide à la composition. Réécoutez Bullet In Your Head c’est grave. Ecoutez l’intro, mais comment fait-il ce son façon bruit blanc parasitaire ? En fait l’effet est assez simple mais n’existe que grâce à la Whammy : elle est réglée à deux octaves au-dessus et enfoncée complètement vers l’avant, donc tout ce qui va être joué sortira deux octaves au-dessus de la tessiture où c’est réellement joué. Le Morello nous balance un gros accord ouvert mais n’arrête pas de manipuler son switch micros, le grave étant à zéro, l’aigu à fond ce qui crée un effet rythmique et produit cet espèce de bruit fantômatique. Avec l’autre main il appuie sur le vibrato de sa guitare et le relève ce qui relance les cordes à vide de l’accord ouvert et c’est reparti pour un tour. Une simple question de coordination quoi...
Encore une fois c’est la rencontre de possibilité nouvelles avec un musicien d’exception qui permet à la Whammy de s’inscrire dans la durée. Alors, rendez-nous la vraie Whammy m’sieur Digitech sioûplaît !