On note le panneau arrière qui ne laisse qu’une mince ouverture dans le dos de l’appareil, tendance actuelle sur les combos pour favoriser le rendu des basses. A ce stade deux petits regrets d’ordre esthétique, la couleur vert/jaune et même pas fluo (ce qui aurait pu présenter un intérêt en scène) du panneau de commandes, reprise par le footswitch et le logo, et la forme des potentiomètres.
Le 103 possède deux canaux. Le canal A, dédié aux sons clairs et crunchs (suivant la position du switch Boost : Off = clean, On = crunch), bénéficie d’un volume et d’une égalisation trois bandes dont les réglages sont interactifs comme sur les vieux Marshall ou sur les Matchless par exemple. Le canal B ou Overdrive est doté d’un gain (normal avec le Boost Off et high avec le Boost On), d’un Edge (sorte de présence...) d’une égalisation trois bandes et d’un switch Attack (en mode Boost) qui creuse le son façon thrash en position On. Pour ce qui est des réglages commun, on trouve outre le taux de reverb, le niveau de la boucle d’effets et le master, un très intelligent réglage de la balance entre les deux canaux. On peut donc régler très précisément la différence de volume entre les deux canaux et ce rapport restera le même quelle que soit la position du Master. Cela servira donc soit à accentuer soit à gommer les différences de volume que les différents réglages que vous aurez fait sur chaque canal pouvait entraîner.
A l’arrière, de part et d’autre d’un imposant radiateur, s’alignent deux prises HP (8 ohms minimum), une sortie ligne, le départ et le retour de la boucle d’effets, une entrée master insert pour EQ et pédale de vol offrant un deuxième point d’insertion optimisé pour ces appareils, et deux entrées footswitch pour la mise en/hors service de la reverb d’une part et la commutation des canaux/mise en/hors service des Boost. Le pédalier permet de gérer le boost indépendamment pour chaque canal ce que n’autorise pas le switch manuel. Cela donne en fait quatre sons directement accessibles au pied : clair, crunch, saturé et supersaturé.
Petit mais mordant
En règle générale l’ampli est un peu raide, les aigus sont présents, les attaques claquantes mais un peu sèches sur les sons clairs. La reverb est d’un excellent niveau, exploitable sur n’importe quelle graduation du potentiomètre. Les sons clairs, sont assez purs, ils claquent fort et on se retrouve vite sur le micro grave ou en train de baisser son volume guitare pour adoucir le rendu. L’inrteractivité des réglages annoncée ne se traduit pas vraiment dans les faits. Les basses sont elles aussi bien présentes, merci le panneau arrière, et finalement seuls les mids ne sont pas à la fête, le caractère agressif de ce canal ne laissant pas beaucoup de latitude quant à leur réglage. Il sera bon d’utiliser un phasing ou tout autre effet "arrondissant les angles" en son clair. Enclenchant le boost, on produit du son crunch, mais attention, pas du crunch à la mode vintage, plutôt un crunch un peu boueux, un peu grunge. Là encore, micro grave et position intermédiaire donnent de meilleurs résultats que le micro aigu. Le deuxième canal est plus équilibré en matière d’égalisation, d’autant que le Edge aide à la parachever. Cela étant, on ne dépassera pas 6 tant au gain qu’au master sous peine de sifflements désagréables dès qu’on s’arrête de jouer. Dommage, car c’est à partir de 6/7 au master que l’ampli donne toute sa mesure. En mode Boost, on obtient plus de saturation, le mode Attack est superbe, creuse bien le son, mais contribue à amener des bruits indésirables dans les silences. Branché sur un 4x12 Marshall, les résultats sont assez identiques si l’on excepte une coloration et une compression des basses différentes.
Le Rath-Amp est un ampli plutôt bon à un prix raisonnable qui s’adresse de préférence à ceux qui cherchent des sons modernes et saturés. Seule recommandation : pédale de volume obligatoire...