Livrée dans un étui rigide qui fera croire à tous vos voisins que vous vous êtes mis à la balalaïka, elle vous subjugue dès le premier regard car il faut l’avouer : elle est vraiment très belle. Son corps en acajou, adoptant la forme Flyin’ V, arbore un flaming rappelant les hot rods ricains : on va du jaune au rouge dans un dégradé très réussi avec une bordure bleue glaçant le tout juste ce qu’il faut. L’arrière n’est pas décoré et reste noir. Le manche est vissé en 4 points à hauteur de la seizième frette.
La touche s’orne du logo Metallica sur la première case et de motifs boomerang sur les autres, le tout en nacre s’il vous plaît. L’entrée du jack est sous l’aile supérieure, un peu à la manière des Randy Rhoads Jackson. Tout l’accastillage est noir et comprend six mécaniques Spertzel à blocage et un couple de type Stop Bar/Tune O’ Matic. La JH-1 reçoit deux doubles EMG, avec une configuration assez spéciale puisque chaque micro possède un volume mais qu’il n’y a pas de tonalité. Un sélecteur trois positions classique complète le tableau. La finition se hisse au meilleur niveau, on ne voit vraiment rien à redire.
Le jeu est aisé, le manche assez large peut rendre les soli ardus pour les petites mains surtout à partir de la 9 ème case. Cela dit, on est très à l’aise pour les arpèges on a toute la place pour ses gros doigts. Un coup d’oeil aux battoirs du James et vous verrez de quoi je parle. L’accès aux aigus est instantané bien que ce soit un manche vissé et que le talon ne soit que légèrement profilé. Un manche collé aurait peut-être mieux convenu à l’esprit de l’instrument mais c’est affaire de goût... Donc, aucun problème de jeu sinon l’obligation de jouer debout, position dans laquelle la guitare se montre on ne peut plus équilibrée. Le seul moyen pour jouer assis c’est de coincer sa cuisse (de poulet) entre les deux ailes (de poulet) position sensuelle mais spéciale.
Saignante
L’absence de tonalité pourra gêner certains même si, à l’usage, elle ne manque pas vraiment. Par contre, le fait d’avoir deux volumes dote la guitare d’une richesse sonore que ni sa destination ni son endorser ne laissaient prévoir : Lorsqu’on est sur le canal clair ou crunch, en baissant les micros, on a tout à fait le son des balades à la Metallica avec toujours des attaques assez claquantes et la possibilité, en se mettant sur la position intermédiaire, de varier pas mal le son. Sur canal crunch, on obtient des sons à la AC/DC. Les micros marient puissance et beau grain. Les volumes sont assez progressifs au début avec un net boost dans la dernière graduation rajoutant du corps. En son saturé, en baissant le volume franco on retrouve des sons plus ou moins crunchs/clairs, mais surtout, dès qu’on se met à fond et particulièrement sur le micro aigu le son est fantastique et on aligne direct les riffs ravageurs des Four Horsemen. Beaucoup de sustain, des larsens musicaux , une attaque de bison et un grain plus que flatteur, voilà ce qu’on retient après deux heures passées sur le manche de la belle. Une guitare "born to metal", capable de taper aussi dans la balade hard et de produire des sons crunch authentiquement rock. sur les sons clairs ça vous tente ?
Qu’on se le dise, malgré son look sortant de l’ordinaire et le nombre limité d’exemplaires mis sur le marché, la JH-1 n’est pas qu’un monstre de foire. Guitare agréable et polyvalente, elle saura séduire au-delà du cercle (très élargi ces dernières années) des Metallimaniacs. Dommage qu’il yen ait si peu...