Bon ben c’est une RG avec le corps en tilleul d’une RG version tout noir avec une jonction corps/manche (à la dix-huitième frette) travaillée de manière à accueillir votre main gauche en douceur jusqu’à la vingt-quatrième case. Rien de spécial sauf, bien, sûr l’éviction du vibrato au profit d’un chevalet fixe "à la Fender", les cordes traversant le corps avant de ressortir au milieu de leur pontet respectif. Deux avantages : d’abord en terme de confort de jeu où la parfois trop grande souplesse due au Floyd disparaît, les cordes résistent un tout petit peu plus ce qui paradoxalement aide la main gauche et lui donne plus de rebond, plus de vélocité ; ensuite au niveau du son, on perd le côté réverbérant des ressorts et du fait du contact accru entre chevalet et corps les vibrations circulent mieux ce qui n’est pas anodin s’agissant de la corde de Si grave.
Un son plus plein donc et un plus grand confort de jeu. Le manche est un Wizard en érable, plat, large (obligé) mais sans démesure, il tient parfaitement dans la main. Sept mécaniques à bain d’huile Gotoh et un sillet graphite complètent le tableau. Bref, à première vue une gratte engageante, bien faite et agréable. Y a plus qu’à brancher.
Le son du Korn le soir au fond des bois
La RG7 est équipée de deux doubles Di Marzio 7, comme les autres sept cordes de la marque, mais sans doute à cause de l’environnement et de l’absence de vibrato, ils sonnent différemment, plus corpulent, moins "chimiques" que d’habitude. De plus, ils sont servis par un volume et une tonalité bien dosés. Cela permet de changer radicalement leur égalisation simplement avec la tonalité, appréciable... Le sélecteur cinq positions fonctionne comme suit : double grave, double grave splitté, les deux micros, les bobinages "manche" de chaque micro, micro aigu. En son clair on se servira volontiers des positions paires qui apportent une certaine finesse tout en conservant du corps et des graves conséquents. Les positions impaires s’épanouissent plus sur son saturé et quand je dis saturé ce n’est pas un euphémisme car le niveau de sortie des Di Marzio participe largement au grâouh général. Evidemment, on se laisse aller à d’hypnotiques traits rythmiques sur la GROSSE CORDE, c’est jouissif et caverneux à souhait. On tape ensuite des choses plus alambiquées (allant biquets ?), on prend des risques et on finit par se gourer de corde si on n’est pas déjà un habitué des magic seven. Tout ça pour dire que la RG7 ouvre encore plus que ses sœurs (les filles de Seth) des champs d’exploration quasi infinis d’autant que là le son suit, on s’étonne soi-même et en plus on se marre bien.
La RG7 version Kornue (621) est une guitare attachante, efficace, confortable, redoutable, ludique, sauvage et spéléologique, tout ça pour le prix d’une guitare normale, alors pourquoi se la refuser si on en a les moyens ?