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Ibanez S7

Ibanez voit des 7 partout !

D novembre 1999     H 13:46     A Judge Fredd    


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Le succès de Korn et de quelques autres groupes à rythmiques caverneuses a relancé l’intérêt pour les guitares sept cordes et a tellement boosté leurs ventes outre-Atlantique qu’Ibanez, fort de son avance en la matière (merci Steve) a décidé d’étendre le concept à d’autres séries que les Jem.

C’est donc aujourd’hui la série S, comme Slimline, qui s’y colle. La spécificité de cette série qui a déjà servi de base aux modèles Franck Gambale tient à l’épaisseur de son corps qui n’excède pas trois centimètres d’épaisseur aux endroits les plus épais et tombe sous le centimètre vers les bords qui sont les endroits les plus fins.

Le corps, du modèle testé, en acajou, est recouvert d’un vernis gris anthracite agrémenté de paillettes très discrètes, c’est sobre et classe. Tout le reste, accastillage et micros, est noir. Le manche, en érable, est bien sûr plus large que celui d’une six-cordes mais sans exagération : il reste assez aisé de s’en saisir. Lui aussi adopte un profil très plat, ce qui renforce l’unité esthétique de la guitare. Comme chez Fender, le dos du manche a été creusé longitudinalement afin de placer le truss-rod, le trou étant refermé avec une pièce d’acajou. La touche en palissandre, aussi plane que possible (Floyd oblige) reçoit vingt-deux frettes jumbo. On est presque déçu de retrouver la sempiternelle crosse Ibanez à peine rallongée pour la circonstance.

C’est à la jonction corps/manche (en quatre points à la seizième frette) qu’on apprécie le plus le parti pris esthétique de la S7 : faut vraiment que vos yeux vous disent que c’est là, la jonction, parce que votre main gauche, elle, ne se rend compte de rien. L’accès aux aigus se fait les doigts dans le nez (laissez en quand même sur le manche ça peut servir). Dernier point concernant l’esthétique, les plaques des cavités électroniques, à l’arrière, ne pouvant se loger dans l’épaisseur du corps, dépassent carrément, ce qui donne deux moches plaques de plastique malvenues sur une surface par ailleurs si brillamment travaillée.

Restons dans les reproches : au sortir du carton (premier reproche, un carton !) le manche était creux, le truss-rod n’ayant absolument pas été ajusté. Si cela peut s’expliquer (mal) par le souci de laisser le manche libre de toute contrainte pour le voyage, en revanche il faudra qu’on m’explique ce que faisait le vibrato quasiment quatre millimètres trop haut. La combinaison des deux donnait quelque chose d’assez coquet question hauteur des cordes. Bien sûr, cela peut ne concerner que l’exemplaire testé et, de toute façon, lorsque vous l’essaierez chez votre revendeur, il aura réglé l’instrument. Ceci fait, la guitare est agréable à jouer, les tirés sont faciles une fois qu’on a la largeur du manche en tête et il n’y a guère que la chanterelle qui soit un peu plus dure que sur une six-cordes (et encore...). La S7 semble équilibrée à la perfection en position debout.

Ibanez S7

A vide déjà, elle impressionne par sa facilité de jeu et une excellente résonance naturelle propre à magnifier les gros graves qu’elle génère. Les accessoires, mécaniques à bain d’huile et vibrato sous licence Floyd Rose, fonctionnent à merveille. On regrette juste que la grosse corde de Si montée d’origine soit un peu fine (du 052 ou 054 semble-t-il), surtout qu’en bon bourrin insensible aux charmes des accords "casse-doigts", je l’ai immédiatement descendue en La pour bénéficier d’un Dropped A monstrueusement abyssal. Et là, dès qu’on attaque un peu, la justesse n’est pas toujours assurée. On pourra sans problème opter pour du 056 voire 058, le surcroît de tension engendré ne devant pas être très perceptible compte tenu de la tessiture.

Bestiale !

Les deux micros maisons ne dépayseront pas les fans de Korn et autres. On retrouvera donc aisément les gros saturés un tantinet chimique qui caractérisent ce groupe, même si la S7 ne se limite pas à cela. En effet, bien qu’elle n’ait que deux doubles, ceux-ci sont routés via un volume, une tonalité (tous deux très progressifs et un sélecteur cinq positions : double aigu, les deux moitiés intérieures de chaque micro, les deux micros ensemble, le micro grave avec avantage à son bobinage intérieur et double grave. En son clair, cette config lui confère un éventail bien plus étendu que celui de l’Universe (le premier modèle 7 cordes Ibanez : non seulement les positions "intermédiaires" sonnent très fendériens, mais le caractère progressif et exploitable tout au long de leur course du volume et de la tonalité font qu’on trouve de très beaux sons clairs même sur le micro aigu. Bien sûr pour tout ce qui est sons crunchs, bluesy etc. on préférera employer une guitare plus adaptée même si la S7 en reste capable. Mais le gros morceau c’est la saturation. La S7 s’adapte à tous les types de sons saturés, creusés, mids, fuzzy sans aucun problème. On regrette encore une fois la minceur de la corde de Si qui l’empêche de sonner avec toute la patate possible mais on se délecte de ces graves rugueux et caverneux à souhait. Bref les fans de Machine Head, Korn, Sepultura et autres Coal Chamber vont vraiment pouvoir se la donner.

Par ses bois, son design et son confort de jeu, la S7 me semble être le meilleur choix au sein de la gamme Ibanez pour qui cherche une sept cordes avec vibrato. Bien sûr l’Universe fut la première mais elle semble bien lourdaude comparée à la finesse tant physique qu’esthétique de cette S7.


Autres infos
  • Belle et sobre.
  • Très bien équilibrée.
  • Routage des micros intelligent.
  • Potards progressifs.
  • On atteint des graves bien graves.
  • Vibrato excellent.
  • Confortable.
  • Réglages inexistants au sortir du carton.
  • Ni housse, ni étui.
  • Plaques arrières en relief.
  • Les micros pourraient être plus polyvalents.
  • Prix indicatif : 8 840 F TTC env.
  • Distribution : TIP

 

Mots-Clefs

Instruments
7 cordes Guitare électrique
Type d’article
Banc d’essai
Marques
Ibanez
Numéro
G&C 212

 

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