Le corps de la The Pearl reprend la forme des guitares d’Eddie Van Halen. Il s’agit d’une pièce d’érable, sur laquelle est posée une sorte de gigantesque pickguard façon nacre (finition Black Oyster Pearl), dont on trouve un rappel sur la crosse. Corps et crosse sont entourés d’un binding. L’arrière du corps est recouvert d’un vernis noir brillant. Le manche, vissé en quatre points, est également en érable. Son profil à la fois rond et plat s’adapte à toutes les mains. Il est surmonté d’une touche palissandre vingt-deux cases à frettes médiums. L’ensemble de la lutherie dégage une impression de travail bien fait auquel on ne peut pas reprocher grand-chose. Cette appréciation positive est encore renforcé par l’accastillage entièrement doré qui achève de donner à ces guitares une touche très luxe et look particulier. Le premier contact est plutôt encourageant, l’instrument se montre facile à jouer et il est clair que l’on pourra sans problème opter pour un tirant un peu plus fort que celui, assez chétif monté d’origine, d’autant que la finesse de ces cordes nuit à la tenue de l’accord. La The Pearl est également confortable en position assise ou debout. Bref, la qualité apparente de la lutherie se retrouve dans les sensations qu’elle procure.
L’électronique, assez classique, se compose de deux humbuckers anonymes, servis par un volume, une tonalité, et un sélecteur trois positions. Ces deux doubles ont de bons et de mauvais côtés. Commençons par le positif : chacun a une personnalité propre et les sons délivrés tentent avec un certain succès de se rapprocher des grands standards gibsonniens. En son clairs les attaques sont suffisamment puissantes et le rendu suffisamment chaud, surtout avec le micro grave ou la position intermédiaire, pour jouer jazzy pour peu que le ampli s’y prête. En sons crunchs on est dans le domaine de prédilection de cette guitare : des crunchs les plus légers aux plus poussés, on retrouve facilement des sonorités à la Rolling Stones, AC/DC et autres. Avec les sons franchement saturés, on touche aux limites de ces micros d’une part à cause d’un léger manque de précision dans le son qui, s’il n’était pas gênant du tout en sons clairs et crunchs, rend la guitare beaucoup moins efficace sur son saturé et d’autre part parce que plus on monte le taux de saturation, plus ils ont tendance à siffler de manière incongrue. Cela étant, la première critique est toute relative, le registre de la The Pearl allant tout de même jusqu’à des saturations hard-rock
Vu son prix, sa qualité de finition, son confort de jeu et le peu d’inconvénient qu’elle présente en contrepartie, la The Pearl mérite largement qu’on l’essaye.