La Fly est originale autant par son design que par les multiples astuces techniques qu’elle incorpore et dont son utilisateur se félicitera jour après jour. Design d’abord : la Fly est faite d’un composite bois, carbone et fibre de verre qui permet bien des fantaisies comme ce corps très plat, plein de courbes et de dénivelés avec un épaississement bien vu pour jouer assis. Il n’y a pas à proprement parler de jonction corps/manche, celui-ci se fondant littéralement dans le corps. L’accès est assuré jusqu’à la vingt-quatrième case sans problème aucun.
La crosse est réduite à sa plus simple expression, donnant ainsi un accès direct au réglage de sa tige, juste derrière le sillet, ce qui permet ce réglage sans avoir à détendre de corde, première astuce. La Fly est équipée d’un vibrato maison aussi efficace qu’il est simple d’aspect, d’autant qu’il est secondé par d’excellentes mécaniques Spertzel à blocage. Lui aussi vous simplifie la vie : il peut flotter ou non et ce instantanément grâce à un switch à l’arrière de l’instrument et vous pouvez régler sa tension via la grosse molette sise à la base du corps. Ses pontets, très design eux aussi, englobent un capteur piezo et sont ajustable en intonation. La hauteur du vibrato se règle avec une clef Allen (fournie comme tous les outils) de l’arrière du corps. Enfin son ressort tient en une pièce métallique plate, silencieuse et très facile à remplacer. La Fly est livrée avec deux ressorts pour jeux 009 et jeux 010. D’autres ressorts sont dispos gratuitement sur demande. Tout cela nous donne une guitare très agréable à prendre en main, légère comme un souffle et facile à jouer.
La richesse de l’électronique la rend un peu complexe et demandera un peu d’accoutumance : on a deux doubles Di Marzio et un piezo routés via deux sélecteurs l’un pour le type de micros en fonction piezo/micros/combinaison des deux et l’autre pour les Di Marzio mic. aigu/grave/les deux splittés. Déjà ça, au début, ce n’est pas évident à gérer : on confond. Ensuite on a un master volume, un volume et une tonalité micros, puis un volume et une tonalité piezo sur un double potentiomètre. Avantage, on dispose du maximum de possibilités sonores, inconvénient c’est un peu prise de tête. Signalons encore que la Fly peut fonctionner en mono ou en stéréo avec sorties séparées pour micros et piezo, le jack stéréo avec bretelle étant fourni. Un switch sur la tranche de l’instrument, fait la bascule.
Une fois branché, en mode micros, on a une guitare polyvalente, peut-être un peu froide pour le blues, qui s’arrête aux portes de la saturation extrême façon thrash mais en reste capable. En mode piezo, les résultats font penser aux Ovations, on a un son de guitare électroacoustique avec ce côté un peu clinique par rapport à une acoustique réelle. En mode mixte, on arrive à réchauffer le piezo ou à acoustifier les micros avec subtilité tant les réglages foisonnent.
Une guitare d’exception, polyvalente mais un peu chère malgré ses indéniables et nombreuses qualités.