Sa fabrication ne s’embarrasse pas de fioritures tout en maintenant un bon niveau de qualité. On retrouve donc un corps stratoïde, doté d’une découpe stomacale qui constitue sa seule concession, un manche en érable avec tête concorde reverse, une touche palissandre ornée de repères "dent de requin" et des frettes jumbo. Naturellement, pas de binding au menu.
Au premier contact, on sent que l’instrument est fruste et qu’il va falloir lui "rentrer dedans" pour en tirer le maximum. Le manche ne se laisse pas apprivoiser de suite, mais au bout de quelques minutes, on s’habitue et on finit par trouver ses marques. Les deux micros double bobinages sont anonymes ainsi que les six mécaniques à bain d’huile et le vibrato sous licence Floyd Rose, ce qui n’empêche pas le tout de très bien fonctionner.
La D10 Pro est bien sûr destinée à produire du gros son et, si ses prestations en son clair sont loin d’être ridicules, son domaine de prédilection se situe plutôt du côté du crunch et de la saturation. Les deux micros ont un territoire bien défini : le micro grave sonne un peu plus rond, un peu moins agressif, le micro aigu est un peu plus tranchant avec un niveau plus conséquent. Volume et tonalité sont progressifs ce qui s’avère d’un grand secours dans les sons clairs. On conseillera donc cette guitare pour jouer du rock, du hard et du metal.
La D 10 procure des sensations de jeu tout à fait honorables et on ne trouve rien à lui reprocher question confort, si ce n’est la fixation de sa queue de vibrato, à l’ancienne, qui n’est pas très agréable à l’usage. Son prix, légèrement trop élevé l’empêche, de constituer une solution idéale pour un débutant.