Un
Commençons par la fonction la plus "banale" à savoir le delay digital. Dans ce mode (outre le réglage Level, qui mixe son dry et effet, et qui reste opérationnel dans tous les modes), on a un HF Damp pour rendre le répétitions plus sourdes et donc jouer sur le naturel de leur rendu, un réglage de feedback (nb de répétitions) et plus étonnant deux réglages de temps. Le premier Time Coarse, littéralement "Temps Grossier", permet d’ajuster le temps de delay à la louche, tandis que le second Time Fine sert à affiner le réglage. Cela s’explique par les capacités du Headrush : il est évident qu’il est plus difficile de tomber pile sur le temps de delay voulu avec un potard dont la course représente plus de 23 secondes là où beaucoup d’autres pédales culminent à 2 voire 1 seconde(s). Le rapport est de un à dix. D’où le recours à un deuxième potard d’ajustement pour être plus facilement précis dans vos réglages. Mais il y a mieux puisque l’E1 accepte aussi qu’on détermine le temps de delay par tap tempo à l’aide du switch de droite (LED rouge). L’autre switch (LED verte) sert à la mise en/hors service de l’effet. Enfin, last but not least, on peut sortir soit via la seule sortie Mix, soit par les sorties Mix et Effect et avoir alors le son dry d’un côté et l’effet de l’autre pour sortir sur deux amplis ou deux tranches de console. Il n’ya rien à dire sur l’effet produit, qui est d’excellente tenue. Bien sûr certains diront qu’en 24 bits ce serait mieux etc. mais n’oublions pas que cette pédale s’adresse en priorité aux musicos et non aux ingés son. Telle quelle, en mode delay la pédale satisfera son utilisateur dans tous les cas de figure, doubling, delay court, enrobage de chorus, delay rythmique, delay long, répétitions infinies etc. En fait vous serez à court d’idée avant d’avoir épuisé le potentiel de la pédale en la matière et il n’est pas exclu qu’elle vous en donne de nouvelles.
Deux
Passons maintenant en mode simulation d’écho à bande avec là encore un HF Damp, très utile pour ajouter de "l’authenticité" à la simulation, un réglage de Feedback, un autre de temps et deux réglages spécifiques. Comme vous le savez les échos à bandes fonctionnaient grâce à des têtes d’enregistrement et de lecture de magnétophones. Le premier réglage Head Gap simule différents écartements des têtes de lecture ce qui se traduit par des répétitions plus ou moins régulières. En fait vous changez le positionnement des têtes de lectures virtuelles entre elles comme le faisaient manuellement et avec de vraies têtes les bidouilleurs à la Fripp. Le second, libellé Ratio, joue sur la qualité des répétitions, qui peuvent ainsi être toutes semblables ou se détériorer au fur et à mesure. Il complète donc le HF Damp qui lui joue sur la qualité des répétitions elles-mêmes. La combinaison des deux donne vraiment des résultats étonnants de véracité. Comme ça ce serait déjà pas mal, mais voilà-t-y pas qu’en plus, la bête nous offre quatre sorties séparés, une pour chaque tête de lecture. J’ai essayé l’engin avec cinq amplis, un pour chaque tête plus un pour la sortie Mix, je me suis mis au milieu et là gros délire on devient vraiment Space Cow-boy comme dirait Steve Miller et en route pour le Psychobilly from outer space. Non, c’est très impressionnent et très jouissif aussi. Et devinez quoi, l’écho aussi bénéficie du tap tempo. Arrêtez c’est trop !
Trois
Ben non passqu’il ya encore le mode Loop. Là c’est simple : vous vous servirez essentiellement des deux switches. Celui de droite pour enregistrer, celui de gauche pour contrôler playback et overdubs. Dans la pratique, je veux enregistrer une boucle : j’appuie sur le switch droit pour commencer l’enregistrement et sur le gauche pour y mettre un terme. Accessoirement, cela met en route la lecture de la boucle. A partir de là, je peux soit stopper la lecture en réappuyant à gauche, et également la redémarrer, réarrêter bref faire un peu le DJ si je veux. Mais je peux aussi enregistrer des overdubs (sauf si mon premier échantillon dépasse les 11, 9 secondes et dans ce cas j’en ai été averti par clignotement de la LED pendant l’enregistrement), en grand nombre. En fait, on s’arrête en général à quatre ou cinq overdubs pour des raisons d’intelligibilité mais la machine pourrait aller plus loin. En réappuyant sur le switch droit on peut aussi supprimer tout les overdubs tout en conservant la première boucle. Cela ouvre la voie à des tas de possibilités, phrases harmonisées, superpositions de boucles ayant des sons différents, création d’ambiance ou de séquences noisy etc. Là encore richesse et imagination sont au programme. Ajoutons que le mode loop bénéficie aussi des deux sorties Mix et Effect.
Gagné !
La Headrush est une pédale hors normes qui se situe entre le DD5 Boss et le Boomerang. Elle possède de nombreux atouts face à eux puisqu’elle propose beaucoup plus que le premier tout en ne coûtant pas beaucoup plus cher, et si elle ne peut lutter avec le second sur le terrain spécifique du sampling, elle offre tout de même, dans ce mode, des performances aptes à satisfaire nombre d’utilisateurs tout en proposant d’autres fonctions (delay, écho) et en coûtant deux fois et demi moins cher. En fait, l’E1 pourrait devenir la référence d’une nouvelle génération d’appareils à la fois performants, ingénieux, et relativement bon marché.