Le préampli se présente comme un bon gros rack 2U, bordeaux (les goûts et les couleurs...) La façade a été séparée en deux, unité inférieure et supérieure. En bas, on retrouve les réglages type d’un ampli, gain, master, treble, high mid, low mid, basses et presence. Les médiums disposent de deux réglages ce qui s’avère souvent capital dans l’affinage des sonorités. Comme annoncé plus haut, tous ces potars sont mo-to-ri-sés. Par conséquent, à chaque fois que vous allez rappeler un preset, ils vont se positionner d’eux-mêmes sur la valeur mise en mémoire pour chacun d’eux. Smart, non ? Pour minimiser les coûts, Yamaha a opté pour des moteurs "lents". On constate donc un délai (quelques secondes) entre le moment où l’on appelle un preset et l’arrêt des potentiomètres sur leurs positions. En revanche, le son change immédiatement bien sûr. En haut se tient la partie plus "électronique" de l’appareil : niveau d’entrée, niveau de sortie, accès aux paramètres MIDI, huit touches pour sélectionner les huit types d’ampli émulés par le DG1000, trois LED d’affichage de mode (play/edit/MIDI), une fenêtre d’affichage, deux boutons de défilement, un de sauvegarde (store) et un de rappel des presets (recall). L’arrière est on ne peut plus sobre : sortie audio, MIDI In (pour un pédalier de contrôle par ex.) et Out/Thru.
Rencontre des huit types
Avant de vous parler des sons proprement dits, il faut que je vous entretienne des potentiomètres. A chaque fois que vous sélectionnez un type d’ampli parmi les huit proposés, tous les potars reviennent à des valeurs par défaut : 7 (sur 10) pour le gain et le master, et 5 (sur 10) pour les réglages d’égalisation et la presence. Avantage, vous repartez toujours d’un même point lorsque vous commencez à travailler un son. Inconvénient, lorsque vous avez travaillé l’égalisation et le taux de saturation d’un son vous ne pouvez pas essayer les mêmes réglages avec un autre type d’ampli, puisque tous reviennent à ces fameuses valeurs par défaut ; et croyez-moi, cela peut devenir rapidement agaçant dans le feu de l’action. Pour commencer, j’ai donc écouté chaque type d’ampli proposé, successivement avec des simples et des doubles, calé sur les valeurs par défaut. Détail important, il faut prendre un peu de temps pour bien ajuster les niveaux d’entrée et de sortie une fois pour toute, surtout qu’il m’a fallu trouver une valeur d’entrée qui convienne et pour les simples et pour les doubles. Quant au niveau de sortie c’est un réglage stratégique en cela que modifiant notablement la dynamique, il transfigure vraiment le son.
En gros, les huit types d’amplis sont groupés par deux (Clean 1 et 2, Crunch 1 et 2, Drive 1 et 2 et Lead 1 et 2) par ordre croissant de taux de saturation et avec à chaque fois plus de médiums pour le 1 et un son plus creusé pour le 2. A première vue, les n°2 sont plus flatteurs. Cela dit, l’égalisation étant assez performante surtout les deux réglages de mids, on se rend compte qu’on obtient de meilleurs résultats après ajustement avec les 1 qu’ avec les 2 sur les quels il peut s’avérer très hasardeux de pousser les basses par exemple. Les deux Cleans permettent d’obtenir toutes sortes de sons, du blues au jazz rock en passant par la country et le funk suivant la guitare et les micros utilisés. Sur le Crunch 1, vous passerez des Stones à Clapton, tandis que le 2 sera idéal, un peu poussé, pour les titres d’AC/DC première période. On arrive même à de la presque saturation. Les deux Drive nous ouvrent les portes du larsen contrôlé mais sont un peu moins intéressants, question grain que les types d’ampli précédents. Même remarque pour les Lead qui, bien que capable de sons exploitables, n’arrivent pas à fournir la grosse saturation qu’affectionnent des groupes comme Soundgarden ou White Zombie. Relativisons cependant, car l’insertion d’effets (delay, reverb) entre le DG et l’ampli de puissance Marshall utilisé a pas mal amélioré les choses. Dans tous les cas ne vous laissez pas abuser par l’appellation Master : on est sur un préampli et ce master doit être considéré comme un Gain 2, d’autant qu’on trouve derrière lui le niveau de sortie du DG1000 et le cas échéant le volume de l’ampli de puissance. N’hésitez donc pas à le manipuler car, dans bien des cas, il sera plus efficace de pousser le master pour gagner de la saturation tout en conservant une attaque présente, le Gain ayant tendance, trop poussé, à compresser un peu le son.
Le DG1000 est une bonne machine, intéressante, souveraine pour tout ce qui se situe entre son clair et son relativement saturé. Par contre, il est un peu léger pour la grosse artillerie bien violente. Son prix en fait une excellente affaire pour qui recherche un appareil aux aptitudes variées.