Ensuite, elle est sobre : Gain, Tone et niveau de sortie, LED témoin, entrée instrument, sortie et prise pour alim externe au format Boss. Enfin, elle est astucieuse et recèle deux dip switches qui lui assurent une redoutable polyvalence puisqu’ils déterminent la couleur même de l’Expandora. On y accède en dévissant le socle (une seule vis centrale), sur lequel par ailleurs sont sérigraphiées toutes les indications nécessaires à la mise en oeuvre de l’engin.
Deux switches, cela donne quatre configurations possibles : 00, 01, 10, 11 (0 = Off, 1= On). Ceci est un code personnel, Bixonic ne retenant que trois des positions sur les quatre. En 11 (position non retenue), la pédale n’agit que peu en distorsion et seulement dans le dernier tiers de la course du Gain et du Level, mais le Tone, lui, est parfaitement efficace, autorisant des variations d’égalisation autour d’un son assez proche de celui de l’ampli. En 10 (Overdrive selon Bixonic), la disto est prononcée dans un registre crunch. Encore une fois, le Tone est impérial et permet des rendus assez différents. L’attaque bien présente et la disto mesurée de cette configuration, sont idéales pour le rock blues. En 01 (Distortion selon le fabricant), on obtient un son plus sale que le précédent. Le taux de distorsion est plus élevé, mais les attaques restent nettes, franches, présentes et dynamiques. On peut passer d’un son médium et coassant, Tone vers la gauche, à quelque chose d’aigu et agressif quand on le pousse vers la droite. Enfin, en position 00 (crunch ?), on atteint à l’archi disto (cf. album Rythmeen de ZZ Top). Le son est très boueux, se délite fortement avec de temps à autres des coupures de son, des battements donnant l’impression que la pédale rend l’âme. La saturation obtenue, vraiment intéressante et particulière, se marie à merveille avec des effets comme le trémolo ou le phasing. Ce n’est pas tout, sur cette position, avec l’ampli bien saturé en poussant Gain et Level on obtient des bruits hallucinants qui se déclenchent au moindre silence.
L’Expandora peut faire office de pédale de disto traditionnelle, aussi bien dans le rock le blues que le hard, mais est capable, sur la position la plus extrême d’un son assez unique, déglingué, grumeleux, asphyxié et très hargneux tout à la fois. Superbe !