Le Lone Star Special est fabriqué à la main aux USA. Boogie a mis les petits plats dans les grands et le fait savoir dès l’ouverture du carton : housses pour l’ampli, pour le baffle, et sac de rangement pour le pédalier, le tout en solide toile noire, manuel sous plastique et, bien sûr, l’ampli lui-même, symphonie de tons, du blanc cassé au marron caramel en passant par plusieurs nuances de beige, harmonie des matières, vinyle épais, toile de bon aloi, poignée et cornières en cuir, bref, on pourrait se croire chez Hermès si les boutons de potentiomètres n’étaient pas en plastique. A ce niveau de prix et d’exigence, des potards métalliques n’auraient pas été de trop.
Toutes options
Comme d’habitude, Boogie a multiplié les options (souvent matérialisées par des mini-switches), mais ici le panneau des commandes a su rester simple et intuitif. Deux canaux, disposant chacun d’une égalisation trois bandes, d’un gain, d’un master, d’une presence et d’un réglage de taux de reverb. A gauche, trois mini-switches (options !!) : celui du haut double le footswitch, celui du milieu ajoute un circuit de préamplification (Drive) au canal 2, le transformant en canal saturé, celui du bas donne le choix entre trois rendus des fréquences aiguës, Thick nous donne une réponse « à la Plexi », Normal ne modifie rien et Thicker se rapproche du rendu traditionnel des amplis Boogie. A l’autre extrémité se trouvent deux autres minis-witches (râââh options !!!), jouant sur la puissance de chaque canal 5W (une EL84), 15W (deux EL84) ou 30W (quatre EL84). Non seulement on peut choisir le nombre de lampes de puissance en fonction, mais on peut le faire indépendamment pour chaque canal. Trop forts les Boogiemen !!!
Ajoutons un volume général, un autre « Solo » déclenchable au pied pour booster les chorus, trois autres mini-switches (yo ! Options !!!!) pour bypasser complètement la boucle d’effets, choisir une reverb plus ou moins brillante ou chaleureuse, mettre le ventilo en/hors service ; trois sorties HP, une sortie Slave avec réglage de volume, et on se rend compte de l’infinité des possibilités de cet ampli. Le baffle 4x10, aussi bien fabriqué que la tête, est ouvert à l’arrière.
Performant
La différence entre 15W et 30W n’est pas si importante et se manifeste par plus de projection du son plutôt que par un audible gain en puissance. En 5W, par contre, on a un son moins bright, un grain plus serré et cela sur les deux canaux. En 15W, on récupère de la dynamique dans les attaques le son s’ouvre plus. L’ampli est assez puissant, il rend bien, a de l’attaque, de la patate dans un esprit pop, rock, boogie et blues. On peut jouer des nombreux réglages de volume et obtenir des rendus variés, masters autour de midi, car trop bas on perd le côté percutant et trop haut on a du mal à garder le contrôle. De même, les Presence possèdent une grosse réserve de brillance, donc mollo !
Les deux canaux sont très complémentaires lorsque le Drive du 2 n’est pas enclenché. Drive en service, le fossé entre les deux canaux devient à mon sens trop important en terme d’esprit. Mention spéciale pour le switch Thick/Thicker qui concourt grandement à la versatilité du Lone Star Special.
Un ampli luxueux, cohérent, puissant, versatile, bourré d’astuces qui séduira ceux que les EL84 et les 10 pouces font craquer et au-delà. En revanche vu son prix on hésitera peut-être à l’emmener sur la route.