Pas de grosse surprise côté lutherie, et c’est tant mieux, puisqu’on retrouve les canons habituels et le souci de qualité de la marque. Le corps est fait d’une pièce d’acajou sculptée, recouverte d’une laque noire. Le manche, lui aussi en acajou, et de type Wide-Fat Neck, se montre présent dans la main, que sa rondeur épouse. Il est recouvert d’une touche en palissandre, 22 cases, repérées par des inserts en nacre. Le tout bénéficie de la légendaire qualité PRS, et allie confort, look, et efficacité. L’accastillage se compose essentiellement d’un chevalet/cordier de type Wraparound dit "PRS Stoptail" et de six mécaniques à bain d’huile façon vintage. Dès la prise en main, la guitare se montre très agréable à jouer, très confortable, on se sent vite chez soi, rapidement en confiance, à l’aise sur le manche. On note que la guitare sonne déjà fort bien sans être branchée.
Mais la principale spécificité de la Mc Carthy Soapbar vient de ses deux micros, élaborés tout spécialement en collaboration avec Seymour Duncan pour ce modèle. Ils sont routés via un volume, une tonalité, et un sélecteur trois positions. L’absence d’un deuxième volume n’est pas gênante tant l’équilibre entre les deux micros sur la position intermédiaire a été ajusté de façon parfaite. Les sons clairs sont superbes : le micro grave est très velouté, très doux, très chaud, très rond, tandis que l’aigu possède un rendu plus médium, plus incisif, mais sans agressivité malvenue. La position intermédiaire, comme indiqué précédemment, est un parfait mélange des qualités des deux micros.
En son crunch, la PRS fait encore plus fort, les qualités des deux Seymour Duncan en la matière étant sublimées sur cette guitare. Le volume est très progressif et le grain reste inchangé lorsqu’on descend jusqu’à 7 environ, ce qui autorisera de franches variations de volume entre rythmique et chorus par exemple, sans que le son en soit modifié. Dans ce registre, la Soapbar a tout d’une excellente guitare blues/rock. Mais ce serait une erreur de la cantonner aux sons clairs et crunchs. En effet, dès qu’on enclenche la grosse saturation, on lui découvre de nouvelles qualités : le son est joufflu, plein, tout en conservant, grâce aux P 90, des attaques franches et distinctes quels que soient le taux de saturation et l’égalisation adoptés. On constate d’autre part que de gros efforts ont été fourni en matière de bruit de fond, puisque les micros, qui sont tout de même des simples bobinages, produisent à peine plus de bruit de fond sur la Soapbar que le humbucker moyen.
À l’image des autres Mc Carthy, cette guitare fait preuve d’une grande polyvalence, et bénéficie à la fois de ce que les P 90 et les PRS ont de meilleur. C’est certainement la PRS la plus jouissive que j’ai essayée depuis la Santana.