La finition Faded se distingue par un vernissage au tampon, donc irrégulier et très fin en une seule couche. On voit le bois à travers et sur certaines arêtes il n’y a pratiquement pas de vernis. Certains disent que le son s’en trouve transformé, voire... Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : cela permet de baisser singulièrement le prix de l’instrument et ça on ne s’en plaindra pas. Un moyen intéressant de faire des guitares économiques sans délocaliser ou rogner sur la qualité de leur lutherie.
Worn c’est l’adjectif retenu par Gibson pour qualifier les coloris des Faded, cela signifie, en gros, usagé. Les deux guitares essayées (un grand merci à Universal Guitares) étaient worn white soit blanc usagé ou blanc passé.
Toutes deux présentent des spécifications assez proches, corps et manche acajou, touche palissandre, profil de manche rounded, c’est à dire assez rond mais rassurez-vous dans un registre très moderne donc ça remplit la main mais c’est pas une bûche non plus. Elles partagent également le même accastillage très classique, ne possèdent qu’un volume, une tonalité et sont équipées de deux 490R (grave et milieu) et d’un 490T (aigu), humbuckers modernes à aimants Alnico II que Gibson a développé à partir du ’57 Classic en le renforçant dans les mids.
2 = 3 mais (2+1) = 6 !
Le routing des trois micros se fait via un sélecteur six positions qui nous donne depuis la position la plus éloignée du manche :
- micros aigu et grave pour un son entre simple et double, étonnant mais pas forcément pratique à atteindre ni à utiliser.
- double aigu bien méchant pour aligner des riffs bien saignants et des chorus chantants, le classique Gibson quoi...
- micros aigu et milieu donnant un son très fin, quasi fendérien, super pour faire semblant d’avoir une Strato même quand on n’en a pas .
- double milieu au rendu intéressant car déjà un peu plus doux que l’aigu mais pas encore aussi rond que le grave, il est tranchant mais moins sauvage que l’aigu.
- micros milieu et grave, là encore je me suis pincé me demandant depuis quand Fender faisait des Flyin’V...
- le double grave Gibson dans toute sa splendeur : impérial, plein de rondeurs et de sustain.
Vous l’aurez compris, le gros plus de ces versions 3-Pickup par rapport au modèle de base c’est la polyvalence sonore. Le seul reproche qu’on pourrait faire c’est que la position 1, qui rassemble aigu et grave est mal placée : lorsqu’on veut passer sur l’aigu pour choruser, il faut bien faire attention et s’arrêter sur l’avant-dernier cran du rotocontacteur, qu’on rate une fois sur deux. M’enfin fallait bien la mettre quelque part alors... Malgré leurs grandes similitudes j’ai trouvé que la SG sonnait un tantinet plus fin que la flyin’V, peut-être est-ce la quantité de bois, mais peut-être me suis-je fait des idées.
Bon rapport qualité/prix
L’essentiel est ailleurs : ces deux Gibson made in USA, ont l’immense mérite de proposer un éventail sonore auquel la marque ne nous a pas habitué (même si la défunte L6S en était un bon exemple) et ce pour un prix très raisonnable, grâce à la simplicité de leur finition.
http://www.judge-fredd.fr/media/son...