A la base on a donc une EX, genre d’Explorer taillée à la machette qu’ESP a élaborée pour prévenir tout problème avec la firme au « Big G ». Le Dan commence par lui tourner la tête et nous voilà avec une crosse reverse. Sans doute inspiré par les formes tranchantes de la belle il imagine un déco du meilleur goût, dite « Dripping Blood » (sang dégoulinant), un peu comme si on était parti à la chasse aux goules avec et qu’on s’en était servi pour les décapiter et les éviscérer. A ce stade, la moitié des lecteurs a vomi son goûter tandis que l’autre rêve déjà d’un tête à tête avec la belle. Je ne me prononcerai donc pas sur cette déco, les goûts et les couleurs étant affaires personnelles, ceux qui l’aiment prendront le train, les autres resteront à quai. Je précise que tout le dos est blanc avec un liseré noir autour de la crosse reverse comme autour du corps.
La lutherie bénéficie du sérieux ESP : un corps en acajou recevant un manche semi-conducteur (il s’arrête à peu près entre les deux micros) avec jonction à hauteur de la 19e case (sur 22), composé de trois pièces d’érable (garantie de stabilité dans le temps), une touche palissandre sertie de frettes XJumbo et ornée de repères chauve-souris en nacre. Le profil du manche est dit « U fin », en gros le standard ESP, très agréable à jouer, et on retrouve la fameuse butée propre à la marque juste avant la crosse. Le tout vibre bien, se montre confortable et permet à Dan Jacobs de tenir ses promesses.
Mais ce n’est pas tout : là où beaucoup se seraient contentés de succédanés, LTD et le Dan ont tapé dans l’authentique et on ne peut que les en féliciter. Accastillage tout d’abord, que ce soient les véritables Spertzel à blocage ou le Floyd Rose authentique (et non sous licence). Ce dernier se pousse et se tire avec un égal bonheur, le fond de sa cavité arrière étant tapissée de caoutchouc. Micros ensuite, avec un kit EMG actif composé d’un 81 en aigu, d’un 85 en grave et... à côté du volume... de ce que vous preniez jusqu’ici pour la tonalité.
Zyva le Judge y s’la pète à mort cékoicésicépalatonalité ?
Il s’agit en fait de l’Afterburner un boost que l’on active en tirant sur le potentiomètre. On peut ensuite régler le niveau de boost en le tournant. A fond il est super conséquent et l’on passe directement d’un son clair à un son bien saturé et surtout on a une grosse patate en plus. En jouant sur son taux on obtient toute une palette de nuances, du crunch léger au gross grâouh des abysses. Il est aussi pertinent sur des sons saturés au départ, pour grossir certains passages ou passer en chorus rien qu’en tirant sur le potard. Cet Afterburner est un plus indéniable en cela qu’il apporte nuances, possibilités supplémentaires et je dirai même une certaine fantaisie au duo 81/85 qui s’il constitue une référence est devenu un poil prévisible tant il assure sur quelque guitare qu’on le monte. Une base connue et efficace avec l’Afterburner comme piment.
Les afficionados de la tournerie monolithique, les adeptes des riffs raboteurs de crânes ne seront pas déçus avec cette DJ600 bien armée pour les emmener jusqu’au boost de la sauvagerie.