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Marshall JVM2 100W Head

Souple et puissant

D 20 avril 2008     H 19:18     A Judge Fredd    


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Plus simple mais tout aussi malin que son prédécesseur à quatre canaux, le JVM2 impressionne par l’étendue de sa palette sonore, par sa puissance digne de la légende Marshall et la souplesse que permettent sa connectique et ses accessoires.

Les JVM2 constituent une simplification toute relative par rapport au JVM4 : on passe de quatre à deux canaux, mais ceux-ci fonctionnant selon 3 modes on dispose tout de même de six sons de base qui se trouvent multipliés par deux puisque l’ampli embarque deux master volumes. Résumons : (2canaux x 3modes) x 2masters. Capito ? Esthétiquement, on retrouve les canons Marshall habituels avec le panneau un peu plus haut des JVM (puisqu’on place deux rangées de boutons) mais en plus aéré par rapport aux JVM4, une dizaine de boutons en moins ça se remarque. Rien de révolutionnaire donc au chapitre de l’ébénisterie, c’est du gros Marshall qui va bien et qui sera solide n’en doutons pas.

Tête JVM2 100W

Revue de détail

Power et Stand-by sont flanqués de trois grosses sections :

- un premier canal, clean, crunch, saturé, avec gain, égalisation 3 bandes, volume et un petit sélecteur manuel s’illuminant en vert lorsqu’ on est en mode Clean, orange en Crunch et rouge en Lead. Cela se répète nous le verrons sur le footswitch.

- même disposition et même fonctionnement juste en dessous pour le canal overdrive sauf que lui part de crunch bien poussé, poursuit en lead et en super lead.

- terminons avec la partie master comprenant les deux master volume (I et II) sélectionnables au pied pour par exemple passer d’un volume de rythmique à un volume chorus, un potentiomètre Resonance qui magnifie les basses et empêche à priori le rumble. On a déjà vu plus efficace mais on l’entend. La Presence, très efficace, presque trop, je n’ai pas eu à la mettre plus loin qu’un tiers mais parfois mieux vaut en avoir sous le pied plutôt qu’en manquer.

Signalons encore qu’on dispose de deux réglages de reverb, un par canal switchable au pied. En complément on trouve quatre switches, le premier pour sélectionner le canal clean et monter dans ses modes, le second pareil, mais pour le canal crunch, le troisième pour passer d’un volume général à l’autre et le dernier pour la mise en/hors service de la reverb. Toutes ces actions se répercutent sous la forme de diodes de différentes couleurs dans un petit écran situé sur le côté droit du pédalier. Un cinquième LED témoigne de la mise en service de la boucle d’effets.

Penchons-nous d’ailleurs deux minutes sur ce pédalier, en ferraille, bien lourd avec gros patin antidérapant, qui présente de sérieux avantages, comme le fait de pouvoir se brancher avec un simple jack standard, et les inconvénients de ces avantages, mieux vaut par exemple être au calme pour le programmer. Tel quel, il se rappelle de l’état dans lequel on a laissé le mode la dernière fois qu’on l’a utilisé. Exemple, vous avez utilisé le canal Clean en crunch et vous êtes passé sur le canal Overdrive, lorsque vous revenez sur le canal Clean vous êtes en crunch. En gros, vous retrouvez « cet endroit aussi propre que vous l’avez laissé ». Il est possible aussi de programmer chaque switch pour appeler une combinaison, genre overdrive en mode vert avec reverb activée mais sans boucle d’effets ou canal Clean en mode rouge avec master volume 2 et sans reverb. De plus, comme les réglages sont mémorisés dans le pédalier vous pouvez très bien jouer sur un autre JVM2 et retrouver vos presets habituels si vous avez pensé à emporter votre pédalier...

JPEG - 100.2 kio

A l’arrière, entourées de rouge, plusieurs sorties baffle permettent à l’ampli de fonctionner en 1x4, 1x8, 1x16, 2x8 et 2x16 ohms. Une première boucle d’effets peut fonctionner en série ou en parallèle, Send, Return, switch -10 ou +4 dB et potard de mix pour ajuster le taux de l’effet quand on fonctionne en parallèle. Ensuite vient la deuxième boucle, une vraie boucle physiquement située entre le preamp et l’ampli de puissance qui peut être bypassée ou active. Terminons avec une sortie ligne au format XLR, la prise footswitch entourée et deux prises MIDI In et Thru.

Let there be guitar !

Pour le test, on nous avait fourni un baffle Marshall 1960A, sans doute le 4x12 le plus vendu au monde, sorte de pierre angulaire du son Marshall. Avant que de passer aux impressions sonores, signalons que le JVM2 210H demande à être un peu poussé pour donner le meilleur de lui-même, mais on ne le regrette pas car il est généreux.

Les sons clairs sont remarquables, plein de rondeurs soutenus par une reverb magnifique et exploitable jusqu’à moitié de la course de son potard. Ils ont bien entendu donné de très belles choses sur des simples, cela étant comme les sons clairs du JVM2 claquent déjà pas mal et que les simples de type Fender claquent aussi, ça finit par agresser un peu l’oreille à fort volume et j’aurais tendance de manière inhabituelle à préférer en son clair les rendus des doubles sur cet ampli avec des choses qui vont se rapprocher d’un Boogie ou même de certains Fender.

Quand on passe en crunch,on se régale avec des taux de saturation qu’on peut doser de manière très subtile. On se sent d’autant plus libre de jouer sur les rapports gain/volume que derrière on a un master (et même deux) qui permettront soit de booster l’histoire, soit de calmer le jeu. On obtient vraiment toutes les graduations du crunch, avec une grande latitude, l’ampli répondant vraiment très bien aux nuances du jeu, avec des réglages d’égalisation hautement réactifs. Le son saturé de ce canal est un poil agressif mais les gros bourrins qui veulent disposer d’un son saturé et d’un autre oversaturé y trouveront matière à satisfaction. Bon ok, j’exagère un peu...

Bref, un premier canal idéalement taillé pour les sons crunch, capable de prestations en sons clairs bien plus étendues que ce à quoi les Marshall nous avaient habitué, JVM4 mis à part.

Sur le canal overdrive, Marshall a voulu offrir de quoi contenter les barbichus tatoués et multipiercés à guitares angulaires à shorts camo. Du coup on ne retrouve pas tout à fait le gros son Marshall et on n’a pas non plus (moi je trouve ça plutôt bien d’ailleurs) la froideur clinique de certaines usines à grâouh en vogue de nos jours. Plutôt un entre-deux à trois niveaux, saturation, grosse saturation et saturation extrême. Dans tous les cas de figure c’est super puissant, gorgé de graves bien compressés, ça envoie beaucoup de cisaille, beaucoup de claquant. Aigus et presence, il y en a à foison, faudra apprendre à maîtriser pour tirer partie au mieux de l’énorme potentiel de ce JVM2. Personnellement c’est le mode du milieu (orange) qui m’a le plus plu. Je l’ai trouvé plus agréable, mieux calibré que l’extrême et j’ai préféré le pousser un peu pour obtenir de gros saturax qu’utiliser l’extrême qui à mon sens est un peu too much. Cela étant, j’ai des shorts camo et des guitares angulaires mais je ne suis pas piercé alors...

Ce JVM2 version stack est une vraie réussite, tant en terme de souplesse d’utilisation, que des points de vue de la palette sonore et de la réserve de saturation. A essayer si vous cherchez un gros calibre.


Autres infos
  • Puissant, beaucoup de coffre
  • Palette de sons étendue
  • Reverb digitale
  • Connectique complète
  • Pédalier intelligent
  • La gestion des différents sons en live demandera préparation et adaptation.
  • Prix indicatif : 1 345 € TTC
  • Distribution : laboitenoiredumusicien.com

Portfolio

 

Mots-Clefs

Amplis/Préamplis
100 W Lampes Stack
Type d’article
Avec vidéo Banc d’essai
Marques
Marshall
Numéro
GX26

 

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