L’instrument, fabriqué au Mexique, est livré dans l’étui Fender US tweed habituel, mais en version noir et blanc cassé et cuir noir. C’est beau, bien fait et protecteur. Même s’il l’a voulue sobre, la Tele ne pouvait sortir inchangée d’une bonne séance de « jimrootage ».
Donc le Jim prend un corps en acajou qu’il recouvre d’une finition dite Flat Black (noir satiné si on veut), il y ajoute un pickguard blanc et un manche érable à touche érable. Ca donne une esthétique un peu discutable à mon goût et je préfère nettement soit la version blanche de cette Jim Root Signature sur laquelle micros noirs, pickguard noir et touche ébène forment un tout cohérent, soit le prototype que l’on aperçoit dans une vidéo de Jim en visite chez Fender (sur Youtube), noir mais avec une touche foncée. Cela étant, goûts et couleurs...
Programme Tele
La touche donc, reçoit vingt-deux frettes medium jumbo. Le profil de manche Fender « Modern C » plutôt rond en bas de manche, un peu plus plat en haut s’apprivoise immédiatement. L’angle inférieur de la jonction corps-manche a été biseauté et adouci afin de ne pas agresser la paume lorsqu’on joue dans les aigus. On ne peut pas dire que le talon s’efface complètement mais on jouera dans les aigus sans peine et « pain free ». Autre élément de confort, la découpe stomacale à la manière d’une strato.
Notons encore la belle finition de la cavité électronique comprenant un logement spécifique pour la pile 9V alimentant les EMG (60 et 81) et des pas de vis métalliques, ce qui est loin d’être un détail puisqu’on sera amené à visser/dévisser cette plaque, lors changements de piles. Cela assurera une bonne tenue dans le temps, sans risque de se retrouver avec des vis tournant dans le vide.
Côté accastillage, c’est du sérieux, straplocks et mécaniques à blocage Schaller, malgré un petit bémol : la corde de Sol, sur la guitare testée, n’était pas suffisamment plaquée contre le sillet ; un peu bête puisqu’il aurait suffi d’un guide-cordes sur les cordes de Ré et Sol comme celui qu’on trouve sur les cordes de Si et Mi. Sinon, on retrouve le chevalet/cordier habituel, des support micros qui semblent en alu ou en métal brossé noir, un sélecteur trois positions agréable à manipuler, à la fois doux et s’arrêtant bien sur ses positions.
A vide, l’instrument sonne bien et se montre facile, agréable à jouer, malgré un ou deux buzz lors de tirés après la 12e case. Ce n’est pas rédhibitoire, mais à vérifier lors d’un éventuel achat si on ne veut pas investir tout de suite dans une planif.
Monte le son de la Tele
Après un premier essai un peu décevant (manque de consistance des sons), je me suis penché sur le réglage de hauteur des micros. Pour une raison que j’ignore, ils étaient très bas du côté des cordes graves et très remontés du côté des cordes aiguës. Après réglage, la balance sonore s’est montrée bien meilleure et le son bien plus corpulent. Où l’on constate que les EMG sont plus sensibles à ce genre de détails qu’on ne pourrait le croire.
Par rapport à d’autres guitares équipées des mêmes micros, la Jim Root sonne un poil moins radical et bien qu’elle soit capable de grosses saturations, elle ne se destine pas qu’aux affolés des musiques abyssales et plaira au-delà, à condition quand même d’opérer dans un registre plutôt saturé. Le grave en son clair sonne velouté, très rock voire limite country. Ca manquera en revanche un poil de chaleur pour le blues. L’aigu marche bien aussi sur son clair même si, bien sûr, c’est en mode saturax qu’il s’épanouit au mieux dans un registre rock musclé, hard ou metal. On reste cependant un peu en deçà de certaines machines à graoûh équipées des mêmes micros, cela dit les cordes 009/042, ça aide pas à sonner furieux. On reste donc dans des rendus assez neutres.
La Jim Root est une bonne guitare, une signature à prix modéré. On aurait aimé un peu plus de personnalité, vu l’endorseur, mais, du coup, son éventail d’utilisations sera plus large qu’attendu.
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