Avec sa forme générale double cutaway, cette Scott Ian fait penser à la Les Paul et à la SG. De la première elle reprend le poids conséquent, de la seconde l’excellent accès aux aigus. La corps en acajou est décoré façon satanico BD, ça s’appelle Obey Graphics. On y trouve pêle-mêle une tête de mort portant fièrement un anthagramme (pentagramme dans lequel on a inséré le A d’Anthrax) au mileu du front plus des petits zigouigouis sur les cornes, pas mal de jolies fioritures sans oublier les indispensables éclairs qui vont bien, le tout en rouge et blanc sur fond noir ; c’est plutôt réussi, mariage de l’outrance et du bon goût. On retrouve l’anthagrammme sur la touche palissandre, on avait besoin de repères, ben c’est lui qui s’y colle et c’est encore une fois assez esthétique. La crosse reçoit aussi son lot avec la reprise d’un motif en étoile qu’on trouve aussi sous le sélecteur trois positions et un genre d’autographe sur le cache du trussrod. Une guitare très scottianée donc.
Le manche, au profil en C assez standard, en acajou lui aussi, est vissé en quatre points. Sa jonction avec le corps est relativement épaisse et on aurait aimé un contourage un peu plus prononcé, cela étant, elle intervient à hauteur de la 18e case sur 22 donc cela ne gêne pas trop même si on la sent. Les cordes traversantes s’enfilent par l’arrière (rien de cochon à ça désolé), ressortent par l’avant à travers de petits oeillets chromés, passent par-dessus le chevalet de type Tune-O-Matic et rejoignent la crosse en passant par le sillet du Buzz Feiten System que la SI61 intègre pour une parfaite justesse tout au long du manche. Toujours pour améliorer la justesse et la tenue de l’accord la guitare est équipée de Grover Rotomatics 18:1 (18 tours de tête pour un tour de fût si j’ai bien compris) plus précises.
Plaisante et pesante
A la prise en main, on apprécie le confort du manche (bien que l’action sur la guitare testée ait été un poil haute), les frettes jumbo, le sustain naturel de l’instrument, sa tenue d’accord. En revanche, dès qu’on se met debout, on regrette... le poids (mais cela explique aussi qu’elle sonne bien et la bonne circulation des vibrations) et la position de l’attache bandoulière derrière la corne supérieure qui fige un peu la guitare, quand on bouge. On aurait également apprécié un chanfrein sur l’avant du corps pour le passage de l’avant-bras qui gratte, comme sur une strato car la tranche du corps présent un angle assez net.
Deux micros doubles Egnater de type rails, secondés par un volume, une tonalité et un sélecteur 3 positions, paressent sur le corps en attendant qu’on branche la bête. Alors on y va et d’emblée, on est surpris car la guitare vous aide à jouer ce qui est plutôt agréable non ? Les micros ont un gros niveau de sortie. Le grave produit un son avec pas mal de compression également et pas mal d’harmoniques même si ça reste un vrai grave. L’aigu possède plus de tranchant dans un registre metal moderne, la position intermédiaire se situant vraiment à mi-chemin des deux micros. Toutes les positions sont exploitables, mais évidemment, on privilégiera le micro aigu pour jouer metal, jouer méchant. Cela étant cette guitare pourra aussi faire autre chose, toujours plutôt dans la domaine de la saturation parce que même en son clair, les micros crunchent vite. Le sustain cité plus haut se retrouve, encore magnifié par les micros, la SI61 a du coffre et répond présente même lorsqu’on la sollicite un peu durement.
Moins polyvalente, mais aussi moins chère que la WI66 ANC (Nick Catanese), la SI66 est une guitare bien née, bien équipée pour ce à quoi elle est destinée : taper le gros metal de la mort bien à donf’ !