Joe Satriani a longtemps utilisé une Boss DS-1 modifiée. On a même des photos de pedalboards satchiens en comportant deux. Tout le jeu a donc consisté à conserver les caractéristiques essentielles de la saturation du Joe, en poussant le bouchon un peu plus loin en terme de taux de saturation et de puissance, tout en privilégiant un rendu naturel.
Le Satchurator est un solide boîtier rouge, bien classe, assez large, bien stable, doté de deux gros switches, On et More (plus), accompagnés chacun de leur LED témoin de la mise en fonction. Trois potards flèches blanc cassé : Gain, Tone, Volume jouent sur les réglages de l’engin ; un mini switch Pad les seconde en maintenant la dynamique de la pédale, même si elle est placée après un autre effet (wah, Whammy ou autre). La connectique se compose d’une entrée, une sortie et une prise d’alimentation 9V. La pédale fonctionne aussi sur pile et intègre un logement à pile, pratique à ouvrir mais un peu étroit, sis sous la pédale.
Deux dispositifs supplémentaires améliorent encore les prestations de la pédale de Satch :
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l’Input Clipping évite que la pédale soit submergée par les pics de niveau de la guitare, notamment en cas d’attaque brutale sur les cordes. On ne remarque pas grand-chose mais justement c’est le but.
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la technologie Volume Pull Off préserve un bon rendu des aigus même lorsqu’on baisse le volume sur la guitare.
Je satchure, tu satchures...
Pour avoir un volume équivalent au volume de l’ampli lorsque la pédale n’est pas en service, il faut monter le réglage de volume au moins aux deux-tiers. Le gain offre une saturation conséquente dès le départ, et il faudra vraiment rester en dessous de deux pour avoir ce qu’on pourrait qualifier de crunch poussé. On a vraiment affaire à une pédale de disto, et en aucun cas à un overdrive. Cela dit, grâce au Volume Pull Off, qui fait très exactement ce qui est annoncé, on pourra baisser le volume de la guitare et atteindre des crunchs sans y perdre quoi que ce soit par ailleurs sauf... du volume bien sûr.
A partir du quart au gain, on sature carrément fort et, plus on va pousser, plus on va rajouter du corps et un côté bien crade, mais pas tant de saturation supplémentaire que ça. Ca reste musical sur toute la longueur de la course ; c’est d’ailleurs une caractéristique de cette pédale : elle est très musicale. Le réglage de Tone se montre utile et efficient, surtout sur le deuxième quart de sa course : dans le premier quart, on manque d’aigus et dans la deuxième moitié il viendra éventuellement au secours d’ampli trop sourds, mais rajoute vraiment beaucoup d’aigus pour un ampli honnête. En passant sur More on rajoute une grosse louche de saturax, tout en restant dans l’esprit du son qu’on s’était concocté sur l’effet. C’est pile ce qu’il faut pour taper un solo quoi.
Le Satchurator m’a beaucoup plu en cela qu’il ne sert pas seulement à avoir le son du maître, qu’il est vraiment très musical, qu’il devrait s’adapter et donner de bons résultats avec une majorité d’amplis, avec, en bonus, un prix qui le rend accesible à tout un chacun.