Renaud et Julien, guitaristes de Clermont n’ayant pas envie d’avoir la gratte de monsieur tout le monde se customisent les leurs. Music Store 63, magasin dont ils sont de fidèles clients, flashe sur leurs réalisations et leur confie trois bases à customiser. Très contents du résultat, les Wild continuent, pendant une grosse année, à bosser pour des potes. Puis, ils décident de faire leur « coming out » au Hellfest 2008 et là, trois jours durant, le stand ne désemplit pas : ça discute, ça tchatche avec enthousiasme. C’est le déclic qui les pousse à se lancer dans l’arène et à monter leur marque.
La gamme comporte trois niveaux :
- Standard sur base coréenne dont le bois est reliqué, dont les prix varient de 600 à 900 € avec possibilité, en option, d’incrustations genre Iron Cross etc.
- Limited, sur la même base mais avec plus de customisation (notamment relicage de l’accastillage, pickguards bois etc.) qui vont de 1250 à 1800€ environ.
- Luthier, là tout est fait en France par les Wild boys, avec notamment beaucoup de manches traversants façon Firebird. Compter de de 3000 à 5000 € et de 1700 à 2500€ pour les manches vissés.
Il est impossible de refaire deux fois ce type de relicage à l’identique. Chaque guitare est donc, de fait, unique.
Occupons-nous de la nôtre : la base de la guitare, fabriquée en Corée, arrive en France nue, sans électronique et avec une crosse non taillée. Première vérification, le frettage afin que tout soit nickel. La guitare est ensuite travaillée au corps et finie par Julien qui dessine aussi la crosse (ici façon Ken Lawrence) et installe l’électronique ainsi que les micros, ici des SP Custom The Origin entièrement fabriqués et bobinés à la main en France. La finition de cette Wild, très classieuse, en jette un max : on n’est pas dans le relicage bête et méchant, mais bien plutôt dans le custom, avec ce que cela comporte d’esprit créatif. Le corps, en acajou, est relativement épais, entre 3,5 et 4 cm d’épaisseur. Le profil du manche, en acajou également, épouse le standard coréen. Peut-être un peu plus plat que la moyenne, il remplit cependant bien la main, en gros ce n’est pas un manche de shredder. Wild n’a pas lésiné sur les accessoires de cette guitare qui sont tous de bon aloi bien que génériques. A ce propos, les seules exceptions à la règle, six mécaniques à bain d’huile Grover, posent problème. Elles se montrent, disons, assez floues, ce qui allonge les séances d’accordage. Heureusement, ensuite, la guitare ne bouge guère. Un reproche qu’on adressera plutôt à Grover qu’à Wild donc. Dernier petit bémol, le ring du micro manche présentait un petit jour sur le modèle testé.
Pour arriver à maintenir un prix relativement bas sur cette Axe, le hardware n’a pas été reliqué d’où un léger décalage visuel, mais, pour quelques dizaines d’euros de plus, c’est faisable.
Belle et bonne
Dès la prise en main, la guitare s’avère agréable à jouer, ses micros sonnent bien, dans un esprit vintage. Le grave se montre rond et plein, avec des attaques mesurées, l’aigu plus mid, plus agressif mais dans le bon sens du terme. En son saturé on a du ressort, les basses rebondissent bien. Côté grain on est vraiment dans l’univers PAF et on peut tout atteindre, aussi bien des crunchs très rock, que du gros son rock/hard-rock, voire s’embarquer sur du metal avec les réglages adéquats à l’ampli. C’est vraiment une excellente idée d’avoir équipé cette guitare de SP Custom dès l’entrée de gamme car cela met ses prestations sonores au niveau de son look. Une fois debout, l’Axe présente les même, qualités ergonomiques que son modèle, agréable à porter, accès aux aigus royal etc.
Bref, une jolie guitare, qui sonne, qui se joue avec plaisir, originale, à prix serré, sachant qu’il est toujours possible d’avoir quelque chose d’un peu plus chiadé sur la même base dans la série Limited.