Bien à l’abri dans un superbe étui très bien fini, orné du très esthétique logo de la marque, le corps, en acajou, épais de presque 6 cm, recèle des chambres de résonance et est surmonté d’une table en érable épaisse de 2 cm, finition Gold Top, pendant que l’arrière est noir ainsi que le dos du manche acajou. Ce dernier reçoit une touche palissandre et un frettage jumbo. La 56 bénéficie d’un diapason long de type Fender.
Joooolie !
Le chevalet/cordier maison, de type wraparound à pontets individuels, pièce maitresse du hardware de cette 52, conjugue le meilleur des deux mondes : résonance et simplicité du wraparound, possibilités de réglages fins du TOM. On notera également les mécaniques à bain d’huile, à fûts percés pour un changement des cordes plus rapide et une action plus directe sur la corde. Elles tiennent l’accord sans désemparer. Les attaches bandoulières, font, elles, un peu cheap, mais devraient faire la farce. Terminons cette revue d’accastillage avec deux boutons de potards et un sélecteur trois positions entièrement métalliques et, plus inhabituel, un enjoliveur métallique sur la tranche supérieure du corps. Si l’on excepte un minuscule jour sous le pickguard du fait de la courbure du corps, on serait bien en peine de trouver à redire sur la finition. Du beau boulot.
Ayant, comme ses sœurs, fait un tour dans la Plek machine, la guitare était très bien réglée à la réception avec une action plutôt basse et une souplesse dans la bonne moyenne pour les tirés. A vide, la guitare sonne avec de claires et belles attaques, une résonance supérieure à moyenne, bref une très belle sonorité naturelle, des notes bien détachées et une puissance remarquable. Bref, l’essai commence très bien.
Une usine à sons
Le micro, baptisé Tapped Duesenberg P-90, simple maison de type P90 sur lequel la marque reste un peu mystérieuse est servi par une électronique composée d’un volume, d’une tonalité à la course extrêmement courte et d’un sélecteur trois positions. Pour simplifier, ce dernier peut être considéré comme un Varitone à trois positions :
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son P90 à la fois rond et rageur
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son plus « twang » plus fin aussi un peu à la manière d’un simple fendérien
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son plus rond simulant celui d’un micro manche
A l’oreille, outre un fonctionnement plutôt silencieux pour un simple, on obtient exactement ce qui est annoncé, un son P90, disons nature, un peu moins corpulent que celui d’une bonne Gibson (j’ai bien dit une bonne hein...), un poil moins rapeux aussi, mais tout à fait convaincant dans les registres habituels au P90, blues, rock, garage etc., rentre dedans comme il faut. En position milieu, le son, plus fin, moins claquant, s’approche du rendu d’un simple grave de strat , très flatteur en son clair, un peu moins intéressant en saturé. On constate une chute de niveau par rapport aux autres positions qui pourra être mise à profit pour nuancer. La position « grave », très cool en saturax, manquait un poil trop d’aigus en son clair sur mon JCM 800, mais il est probable qu’elle soit beaucoup plus brillante sur un ampli « à l’américaine », Fender et consorts.
Volume et tonalité achèvent de transformer cette 52 en une redoutable usine à sons. Ils sont aussi efficaces que progressifs. On dose très finement la saturation en jouant du volume et de la main droite. On regrette que la course de la tonalité ne soit pas plus étendue (environ un quart de tour seulement) car vu son éventail de fréquences (c’est simple on dirait une wah) il est parfois malaisé de s’arrêter pile-poil sur la couleur qu’on souhaite.
La 52 Senior est une guitare bien plus polyvalente que son apparente simplicité pourrait le laisser penser avec un très bon rapport qualité/prix. Elle est aussi disponible avec le Little Toaster humbucker !