Le corps d’une PGM est en général en tilleul mais pas ici, puisque Paul Gilbert et Ibanez lui ont préféré un frêne léger, recouvert d’un sunburst appelé Trifade Burst. Il reprend les contours désormais classiques des PGM, issues des RG, et reçoit comme il se doit les deux ouïes peintes, en F, trademark Paul Gilbert. Le manche, un peu plus épais que sur les autres PGM, vissé, se compose de cinq pièces d’érable et de noyer intercalées. Il reçoit une touche palissandre 24 cases sertie de frettes mediums, plus hautes et moins épaisses que les frettes standard chez Ibanez.
A la prise en main on apprécie la légèreté de l’ensemble, on retrouve les qualités ergonomiques propres aux guitares de la marque, on pourra juste noter que les réglages sorties d’usine ne sont pas optimum, action un peu haute, rendant l’ensemble moins immédiatement confortable que ce à quoi on aurait pu s’attendre. Rien de grave puisqu’il suffira de se pencher sur ce réglage, mais dommage tout de même, ça gâche un peu la première impression. Le manche bien qu’un peu plus épais, reste plutôt fin surtout si vous êtes habitués au bûches vintage. Il se cale bien en main, se montre plutôt agréable et pas fatigant du tout.
Deux Di Marzio Air Classic, micros inspirés des "micros de la fin des années 50" en clair des PAF, ont pour mission de faire sonner la 401 plus chaud, plus vintage que ses sœurs. Pour accentuer encore ce côté chaleureux, le micro aigu a été déplacé d’un centimètre environ vers le manche ; du coup, il sonnera légèrement plus velouté que s’il avait été implanté à la place habituelle d’un micro bridge. Outre le volume ultra progressif, leur routage via le sélecteur 5 positions donne :
- micros aigu
- les deux bobinages côté manche de chaque micro
- position intermédiaires entre les deux micros
- le grave avec ses bobinages en parallèle
- micro grave
Cela offre pas mal de variations différentes avec des sons plutôt « gibsoniens » sur les positions impaires et des sons plus doux plus « fendériens » sur les positions inter. Attention ces dernières sont nettement moins puissantes que les autres. Cela n’est pas forcément un inconvénient et peut même devenir un avantage, pour des plages plus calmes au milieu d’un titre par exemple, mais il faut bien le garder à l’esprit.
S’il est avéré que les sons de la PGM401 sont plus orientés vintage qu’à l’habitude, il ne faut pas s’attendre à des rendus de LP 59 pour autant. Reste qu’ils sont beaucoup moins typiquement shred que sur les autres guitares de Paul Gilbert même si le shred est possible (ben oui quand même...). On peut donc sur cette guitare jouer plus rock, plus simple, plus traditionnel, avec des rendus très satisfaisants.
Bref la PGLM401 est à la croisée des chemins, comme un pont entre le rock de base et le shred. Elle conviendra donc tant au shreddeur cherchant une guitare un peu moins extrême qu’au rockeur avide de tapping. Elle n’est pas à la portée de toutes les bourses mais c’est logique car on paie la fabrication japonaise dont la réputation n’est plus à faire.