Bon, on connaît bien le modèle signature principal de Gus G à la forme héritée des années 80 : en gros, un corps (ici en tilleul) de forme Explorer dont la base a été découpée façon Flyin’ V décentrée. La 200 constituant l’entrée de gamme des signatures Gus G, elle reçoit un manche vissé en érable en lieu et place du manche traversant qui équipe les versions plus huppées. Sa touche en palissandre, 22 cases, s’orne de frettes jumbo et de repères Firewind. Le sillet semble fait d’une matière autolubrifiante. L’accastillage, noir chromé se compose d’un couple Stop Bar/Tune-O-Matic, de six mécaniques à bain d’huile maison et d’une coquille jack nichée sous la corne supérieure. A noter, l’attache de la bandoulière côté manche se situe sur l’une des quatre vis de fixation du manche. Le vernis façon apple candy red, un peu plus foncé, rend très bien sous tous les éclairages et se trouve joliment rehaussé par le binding, qu’on retrouve aussi côté manche et autour de la crosse. Seul bémol ; le binding du corps et celui du manche n’ont pas tout à fait la même teinte : un peu plus crème sur le corps, un peu plus blanc pour le reste.
La jonction corps/manche a été légèrement amincie pour faciliter l’accès aux cases les plus aiguës, son coin inférieur s’adoucissant pour ne pas endolorir la paume. La guitare est bien équilibrée que ce soit en position assise ou debout, elle n’est pas lourde et se joue sans effort particulier même si l’action était un peu haute, mais sans excès, sur la guitare testée. Bien sûr, comme pour toute guitare de ce type, il conviendra de se mettre ses dimensions en tête histoire de ne pas la cogner sur des scènes où la place est comptée.
Ça sonne
A vide, la guitare sonne bien avec un sustain très honnête que l’on retrouvera une fois branché. La mise en voix se fait par deux micros ESP LH-150, le tout routé via un switch 3 positions et un contrôle de volume. C’est simple, efficace et pensé scène. Les micros ESP sont bien équilibrés, et restituent bien les sonorités de la guitare en son clair. Micro grave et position intermédiaire sont les plus flatteuses sur ces sonorités mais on constate avec plaisir que le micro aigu n’est ni aigrelet ni ridiculement canard ; on peut donc l’utiliser sans problème pour de beaux arpèges pendant une accalmie entre deux crises de graoûh. Il se comporte aussi très bien sur sons crunch un peu poussés et on n’aura aucun mal à jouer du classic rock avec. Le grave est un peu moins intéressant en crunch, à moins de baisser légèrement le volume ce qui rend le son un peu moins épais, on remarque d’ailleurs que le volume est bien progressif ce qui ajoute aux qualités de l’engin. En saturax, cette Gus-200 donne sa pleine mesure avec un micro aigu qui compresse, tout en rebondi, des mids présents et corpulents, des aigus qui fusent et des harmoniques sifflées comme s’il en pleuvait. On est vite très à l’aise dans un registre qui va du big rock au heavy metal. Le micro grave encore une fois donnera son meilleur avec le volume à 9 plutôt qu’à 10 et se montre dès lors étonnamment à l’aise dans ce registre. En baissant encore un peu (aux environs de 6.5 à la louche) on retourne vers le crunch au prix d’une très légère perte de dynamique certes, mais c’est appréciable pour lever le pied sur de courts passages.
Mention bien
Malgré son positionnement « entrée de gamme » cette Gus 200-STBC offre des prestations de bon niveau, même avec des réglages usine qui peuvent être encore affinés. Que vous soyez ou non fans de Gus, si sa forme vous plaît, tentez le coup on ne sait jamais.