Bien sûr, comme d’habitude avec les Tiny Terror, on a une petite tête au look superbe, très bien fabriquée, en témoigne la poignée de transport agéable, esthétique et robuste. La tête est livrée avec une housse de bonne facture. La première différence, visible, de cette tête signature par rapport à la Dark Terror standard, c’est le retour d’une égalisation trois bandes en lieu et place du Shape que l’on trouvait sur la Dark. Ce changement donne une personnalité toute différente au #4. La deuxième, invisible à l’oeil, c’est que le #4 reprend le design du canal saturé du Rockerverb 100 que Jim Root utilise, adapté aux EL84 que l’on trouve ici en lieu et place des EL34 du Rockerverb. Les voicings du preamp et de l’égalisation ont été repensés pour apporter un côté plus fat, inpiré du rendu des EL34. Du coup, la #4 a un grain particulier qui la démarque des autres petites terreurs. Entendons-nous bien, ce n’est pas mieux ou moins bien, c’est différent et cela confirme, s’il en était besoin, que Jim Root ne s’est pas contenté de mettre sa signature sur une Dark Terror standard.
La Jim’s touch
On trouve donc en façade Gain, égalisation 3 bandes et Volume, ainsi que les deux switches Power et Standby, ce dernier pouvant basculer en 7 ou en 15W. A l’arrière, c’est comme sur le Dark : sorties HP 4, 8 et 16 omhs plus le send et le return de la boucle d’effets. J’avais pu constater que la Dark Terror avait un panel de sonorités bien plus étendu que ce à quoi on s’attendait et c’est encore plus vrai de cette #4 qui est aussi à l’aise et variée sur les sons crunchs que saturés et très saturés. Si on reste en dessous de 3 au gain on est dans les sons clairs, plutôt cristallins avec une belle rondeur pour peu qu’on mette un peu de volume général. Des sons très vivants assez organiques, c’est agréable. Evidemment si on pousse le master au-delà de 6 on crunche à l’ancienne parce qu’on pousse l’étage de puissance.
Revenons à des valeurs de master plus basses et poussons le gain entre 3 et 6 : là on crunche aussi avec une assez nette augmentation du volume audible. Ici encore ce sont de très beaux crunchs à la texture naturelle avec un grain somme toute assez... roots (Ha ! Ha ! Quel vanneur ce Judge). Après on rentre carrément dans la saturation et on peut même atteindre des rendus très metal en minorant les mids, mais finalement pour des sons qui semblent presque moins extrêmes que sur le Dark Terror.de base. Donc on est moins bluffé d’entrée, mais je prends le pari que sur le long terme les choix plus mesurés de Jim Root lasseront moins et permettront plus de subtilité dans la grosse sature. J’aurais juste aimé un peu plus de champ d’action dans les aigus comme dans les graves mais il y en a déjà pas mal pour une tête de cette taille et de cette puissance.
La root est ouverte
En 7W, le son est plus serré plus compressé et le saturax arrive plus vite. En 15W, on a plus d’air plus de latitude dans les sons clairs et surtout crunchs, et on reste très précis sur les attaques en son très saturé. L’ampli est très réactif au volume guitare et aux variations de jeu, il accepte bien un overdrive en façade ce qui, pour peu qu’on ait choisi une pédale au caractère différent de celui de l’ampli ouvre pas mal de possibilités sonores. J’ai aussi placé un tremolo dans sa boucle et j’ai eu la surprise de constater qu’avec l’overdrive et le tremolo, gain de l’ampli vers 2,5 ou 3, sur mon fidèle 2x12 en 16 ohms, j’’avais carrément le son de Gibbons sur Rythmeen, hallucinant non ?
Le #4 fait partie de ces instruments signature authentiquement musicaux en cela qu’ils ne se limitent en aucune manière au style du musicien dont ils portent la griffe. Un 15W polyvalent, qui sonne naturellement bien et vous accompagnera jusqu’au bout de la Root.