Côté pure lutherie on a une Les Paul assez classique, corps en acajou avec chambres pour alléger le tout (weight relief), table en érable, manche acajou et touche palissandre sertie de frettes jumbo avec repères trapézoïdaux et sillet de tête de type autolubrifiant. Malgré son nom cette Les Paul n’a pas un profil de manche très années 50, on est dans quelques chose d’assez standard qui ne rebutera personne. Enfin la guitare est équipée de deux P90 routés de façon traditionnelle (deux volumes, deux tonalités et un sélecteur trois positions).
I mean.. in tune !
Bien sûr, là où ça devient réellement inhabituel c’est quand on regarde la tête et particulièrement son envers. Là se nichent six mécaniques motorisées, d’où un capot légèrement hypertrophié mais sans excès, et le cœur du système Min E-tune sous forme d’un pavé rectangulaire noir. On est frappé des progrès réalisés depuis la Les Paul Robot en terme de miniaturisation et de rapidité de mise en œuvre. Un appui sur le bouton en bas à droite de la croix de navigation, les six LEDS, correspondant à chacune des cordes, s’illuminent en rouge. On strumme et les mécaniques tournent. Dès qu’une corde est accordée la LED devient verte. S’il reste une ou deux cordes en rouge on les joue seules et hop c’est fait. Ça va très vite, c’est cool. Mais il y a mieux : le système comporte trois banques, la première rouge avec différents accordages (standard, Drop D, double Drop D, DADGAD etc.), une deuxième remplie d’open tunings (open de Sol de Mi de Mim etc.) et une troisième, dans laquelle vous allez pouvoir renter vos propres accordages. Ça vous fait quand même 18 accordages disponibles à volonté. Pas mal non ?
Pour changer d’accordage c’est simple : on appuie deux fois sur le bouton de tout à l’heure, et on entre dans le mode « choix de l’accordage », on sélectionne une des LED correspondant aux cordes qui désormais correspondent aux différents accordages, on valide et les mécaniques se prépositionnent dans un joli petit ballet. Ceci fait on strumme et voilà ! Ça marche très bien c’est suffisamment simple, rapide et efficace pour envisager des changements d’accordage sur scène, entre deux morceaux. Le changement de banque demande un appui de plus mais avec un peu d’habitude c’est très gérable également.
Le Min E-tune est alimenté par une batterie rechargeable (jusqu’à 100 accordages par recharge), le chargeur est fourni avec la guitare ainsi qu’un gig-bag premium à liseré blanc, beau mais salissant. Il est accompagné d’adaptateurs lui permettant de se brancher dans la plupart des pays du monde, c’est bien pratique.
Je ne vais pas vous faire la description du son de cette Les Paul, le côté très traditionnel de sa lutherie fait qu’on retrouve les qualités sonores des Les Paul en P90 actuelles, rien de plus rien de moins. Notez que le Min E-Tune est proposé sur d’autres modèles (SG par exemple) et avec d’autres configurations micros bien entendu.
« D’accords ! »
Nous autres guitaristes sommes, à quelques exceptions près, assez conservateurs. Du coup, il n’est pas si facile d’innover et il faut souvent aux géniaux inventeurs remettre plusieurs fois leur ouvrage sur le métier avant que de nous séduire. C’est qu’a très bien su faire Tronical (dont le patron est aussi guitariste) pour arriver à cette troisième génération franchement convaincante et assez peu invasive.