La première chose que l’on remarque immédiatement c’est la taille phénoménale de l’étui dans lequel la bête est livrée. La deuxième, c’est le poids extraordinairement léger de l’instrument pour une guitare de cette taille. Je me suis rappelé que, lors d’une interview (GX n°28) Dean Zelinsky nous avait dit rechercher un acajou très léger pour ses guitares et notamment ses nombreux modèles de grande taille (ML, Z, Razorback, V...). Cela ne s’applique apparemment pas qu’aux Dean US, ce poids léger constituant un réel élément de confort. Troisième spec remarquable, la tête six en ligne (mécaniques Grover) que Dave Mustaine avait posé comme condition lors de son ralliement à la marque et qui a d’ailleurs été adaptée aux modèles emblématiques Dean avec les Straight Six Series. Enfin, la quatrième, c’est évidemment la déco Gears Of War à la fois flashy et de bon goût rappelant à la fois le jeu vidéo et le titre de Megadeth correspondant.
Je le disais, le corps est en acajou, le manche collé, au profil en D spécifique à Mustaine, aussi. Il reçoit une touche ébène 24 cases ce qui explique les 648 mm de diapason (25.5 pouces). Le reste de l’équipement est de bon aloi avec deux humbuckers Seymour Duncan Live Wire Dave Mustaine Signature, micros actifs, on a donc une pile 9V au dos du corps, un chevalet Tonepros, pas de Stop Bar pour cause de cordes traversantes et des Straplocks genre Dunlop mais... je ferai la même remarque que lors du test d’un modèle Leslie West Standard (GX n°30). En soi, le système marche très bien mais, côté corps, on n’a qu’un trou dans lequel le reste du mécanisme, fixé sur la bandoulière, vient s’insérer. Inconvénient, on n’a pas de bouton d’attache, par conséquent, si on oublie sa bandoulière, impossible d’en utiliser une autre et on se retrouvera obligé de jouer assis, ce qui est particulièrement disgracieux avec une V.
War !
Le manche est super confortable ; la guitare tient plutôt bien l’accord, elle résonne bien à vide, bref on est en présence d’un instrument séduisant et parfaitement jouable. Notons aussi les réglages usine nickel. Pas de problème d’accès aux aigus, tout va bien. On branche et je dois dire que les Live Wire sont tout à fait particuliers. Certes ce sont des micros actifs qui bénéficient d’un preamp intégré mais ils gardent un côté très vivant, ne compressent pas et sont à l’aise sur toutes sortes de sons crunchs poussés et saturés. On n’est pas limité au hard-rock ou au metal, on peut aussi jouer du gros boogie , du stoner ou autres musiques musclées avec toujours avec une précision et une articulation qui valorisent autant les gros accords dans lesquels chaque note va être audible que les déboulés de shredders. Ces micros sont très réussis, bon pas pour du Chicago Blues bien sûr. J’avoue que je ne les ai pas trop joués en son clair où ils sont disons moins flashant , tant ils m’ont séduits en saturax. Par contre, notez que nous n’avions pas d’ampli apte à restituer leurs superbes sons lors du tournage de la vidéo, donc on a fait ce qu’on a pu, ne les jugez pas là-dessus. Mais « à ma maison », sur le Marshall, je me suis régalé.
Dean nous offre là (façon de parler hein ;-) une guitare confortable, bien équipée, bien réglée, bien décorée, et bien protégée par son étui gargantuesque. Si vous aimez les V, essayez-la, elle en vaut la peine.