L’ampli adopte le look un poil austère (et non pas un Paul Auster) de la série GFX : ébénisterie « Marshall like », toile gris argenté, et panneau des commandes bleu/gris. La fabrication ne souffre aucun reproche, mais on aurait pu égayer un peu le tout, enfin... c’est affaire de goût. L’appareil dispose de deux canaux, dont un fonctionnant selon deux modes différents. Le canal clair possède un volume et une égalisation trois bandes. Le canal overdrive présente un gain1 et un gain2 secondé par un Shape qui permet de modifier l’égalisation générale du son pour obtenir notamment de grosses saturations modernes bien creusées. Ce canal dispose également d’une égalisation à deux réglages, graves et aigus. La section effets digitaux constitue un des gros plus de cet ampli. Elle prend la forme de deux potards, l’un déterminant le volume de l’effet, l’autre l’effet choisi parmi cinq : delay, flange, chorus, chorus+reverb, reverb. Répartis sur toute la course du potentiomètre, les effets disposent chacun d’une portion de cette course dans la quelle ils proposent deux options chacun : deux temps de delay, deux profondeurs de flange, deux vitesses de chorus et deux profondeurs de reverb pour la reverb et le combiné chorus+reverb. On trouve encore deux switches, le premier pour basculer d’un canal sur l’autre, le second pour sélectionner le gain désiré sur le canal overdrive, l’entrée instrument, l’insertion (jack stéréo) et une sortie pour H.P. Externe. A l’arrière, sont disposées deux entrées pour le footswitch (fourni) permettant de commander au pied le changement de canal, le changement de gain sur le canal Overdrive et la mise en/hors service des effets internes.
Démo Crate
Dès les premiers essais on constate que les 65W sont effectivement là, le Crate a de la voix et son 12 pouces Crate Custom Design, largement sollicité, tient bien la route. En son clair, il a du punch, à tel point que les attaques pourront paraître un poil raides à certains. Cela dépendra, outre la guitare employée, du réglage des aigus et du volume auquel vous jouez : plus vous jouerez fort et aigu, plus cette raideur aura tendance à se manifester. L’éventail des réglages d’égalisation est tel qu’on peut très bien rester en permanence en deçà de 5 sur les trois. Au-delà, c’est souvent trop. Les effets intégrés font merveille sur ce canal notamment chorus et reverb qui enjolivent le son efficacement et agréablement. Sur le canal Overdrive, on appréciera le gain2 et le Shape qui offrent un très large choix de sons saturés. Plus on tourne le Shape vers la droite plus le son est creusé et « moderne », plus on tourne vers la gauche plus les mids sont présents. Pour ne pas trouver sur ce gain le son saturé qui vous convient il faudra vraiment être difficile, la puissance étant toujours au rendez-vous. Là encore les réglages d’égalisation peuvent rester dans des limites raisonnables. Le gain1, en revanche, ne bénéficie ni du Shape ni d’un réglage de mids puisque ce canal n’en comporte pas. De ce fait, il est difficile de réellement se tailler un son sur le gain1, on peut bien sûr jouer sur les graves et les aigus, mais d’une part on n’influe pas sur la nature même du son comme avec un réglage de mids et d’autre part, ces mêmes réglages servent aussi au gain2 donc il est nécessaire de trouver un compromis fonctionnant pour les deux gains. Hormis cela, on ne trouve guère de reproche à faire à cet ampli très cohérent et versatile.
Le Crate GFX65 est un ampli très honnête, bien fait et puissant qui conviendra à ceux qui cherchent un deux/trois canaux capable de bien se comporter dans une assez large variété de styles.