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Nita Strauss

C’est l’histoire d’une blonde…

D 24 avril 2016     H 11:24     A Judge Fredd    


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…mais non en fait : Nita Strauss sait depuis longtemps ce qu’elle veut et elle s’en est donné les moyens. Sa tournée de clinics pour Ibanez faisant halte à Paris, c’était l’occasion de revenir sur un parcours sans faute.

Loin de l’image de lionne déchaînée qu’elle renvoie sur scène, c’est une Nita Strauss très posée, d’une grande gentillesse et d’une agréable simplicité qui s’est prêtée à l’exercice.

Tu viens d’une famille de musiciens ?
Oui je prends la suite d’une longue lignée de musiciens, mon père dit même que ça remonte jusqu’à Johan Strauss. Il y a beaucoup de bons musiciens dans la famille, mon père est très talentueux, c’est lui qui m’a offert ma première guitare et qui m’a donné mes premiers cours. Je ne pourrai jamais le remercier assez pour ça.

Et qui a pris le relais de ton père pour les cours ?
Quand on est ado on n’a pas envie d’écouter ses parents donc j’ai surtout appris avec des DVD, John Petrucci « Rock Discipline », Marty Friedman « Melodic Control », Yngview Malmsteem « Play Loud »… Je rentrais de l’école et je me mettais un DVD. J’étais pas vraiment au niveau et j’aurais sans doute du commencer par des choses plus basiques mais j’ai toujours fait comme ça : « Tu veux aller là ? Eh bien vas-y ! »

Donc ta première guitare à 13 ans c’était ?
Une Squier comme tout le monde (rires) et j’ai tout de suite changé le pickguard, c’est devenu une habitude d’ailleurs, dès que j’ai une nouvelle guitare il faut que je la customise. La guitare était noire et j’ai mis un pickguard noir, pour avoir une guitare toute noire. Par la suite j’ai changé les mécaniques, puis j’ai expérimenté différents micros etc.

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Tu as joué dans de nombreuses formations, notamment Iron Maidens. Qu’est-ce qui à ton avis pousse les gens à aller voir des tribute bands ?
Souvent tes groupes préférés jouent dans de grands stades où tu perds l’intimité qu’il peut y avoir dans une salle plus petite et les tribute bands te permettent ça. En plus eux aussi sont fans du groupe et de son répertoire. Donc c’est aussi un partage entre fans qui aiment la même musique.

Jouer et tourner dans un groupe entièrement féminin c’est très différent niveau ambiance ?
Ca dépend. Iron Maidens est un groupe facile à vivre, en plus dans un tribute tu évites tous les conflits liés aux titres, aux compos, puisque la musique est déjà écrite, les parties déjà définies, donc c’est plus facile de ce point de vue, même s’il y a toujours des conflits dans n’importe quel groupe. Mais Iron Maidens c’est comme tourner avec tes meilleures amies.

C’est un gros business les tribute aux States ?
Je ne sais pas vraiment parce qu’Iron Maidens c’est vraiment un phénomène particulier. A part Steel Panther qui fait maintenant ses propres titres d’ailleurs, je ne connais pas d’autre tribute qui fasse d’aussi grosses tournées, qui ait des millions de fans sur Facebook et qui soit tête d’affiche sur des festivals en Amérique du Sud, donc je ne peux pas vraiment te répondre sur les tribute en général. Pour Iron Maidens je pense que c’est lié au niveau musical de chacune parce qu’aussi sexy que soient les membres du groupe si tu ne sais pas jouer les titres…

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Oui c’était une de mes questions, comment éviter d’être engagée pour de mauvaises raisons quand on est blonde et sexy ?
Alors moi j’ai délibérément choisi d’ignorer tout ça et je suis assez fière de n’avoir jamais été engagée pour de mauvaises raisons. J’ai le look que j’ai, parce que je l’ai choisi, parce je suis qui je suis et pas parce que je pense que ça va m’aider à trouver du boulot et je fais toujours en sorte de dissiper tout doute sur mon jeu. Je veux dire que même si un spectateur vient au concert dubitatif sur mon aptitude à jouer et à servir le show, je fais en sorte qu’il n’ait plus aucun doute en sortant.

Tu as été la guitariste officielle de l’équipe de football américain LA Kiss. Ca sonne un peu bizarre à nos oreilles de français, ça consiste en quoi ?
Je te rassure, c’est bizarre tout court (rires). Paul Stanley et Gene Simmons sont propriétaires de l’équipe LA KIss et quand il a fallu créer un show pour les matchs ils ont voulu quelque chose qui sortait de l’ordinaire, tu vois pas juste l’organiste de base qui fait « tatatata tataaaaa ». Ils ont donc pensé à faire jouer l’hymne national par une « badass guitarist » avec le maillot de l’équipe au milieu du stade. Donc à part ça le boulot c’était aussi de maintenir l’attention du public pendant les mi-temps ou les temps morts et en tant que grosse fan de sport j’ai adoré ça parce que tu fais partie de l’équipe.

Paul Stanley et Gene Simmons t’ont-ils aidé dans ta carrière ?
Non à part cet engagement pour LA Kiss non. Mais je garde un souvenir ému de ma dernière apparition au stade, parce que quand j’ai été engagée par Alice Cooper, il a fallu que je rompe mon contrat avec LA Kiss quatre matchs avant la fin de saison et comme je quittais la pelouse à la fin de ma dernière intervention Paul est descendu me féliciter et dire qu’ils étaient vraiment tristes de me perdre mais que puisqu’ils devaient me perdre, ils étaient heureux que ce soit pour que je joue avec Alice Cooper. Il n’était pas obligé de faire ce speech et pour moi ça a vraiment été un moment très spécial, très touchant, qui a beaucoup compté.

Tu te définis comme un schredder ?
Oui

Pourtant au sein d’Iron Maidens ou avec Alice Cooper, tu joues plus dans un registre classic rock hard-rock ? Tu as du adapter ton jeu ?
Oui j’ai pris ça comme un challenge, un bon challenge. Il est important de grandir en tant que guitariste et de ne pas se cantonner à sa zone de confort, donc j’ai vraiment pris ça de manière très positive, très heureuse, devenir plus rock et moins shred. Alice a quand même eu un bon paquet de shredders au long des années, Al Pitrelli, Reb Beach, Vinnie Moore, donc il y a quand même de la place pour la virtuosité, mais bien dosée et au bon moment.

Et as-tu eu des modèles de guitaistes féminines comme Jennifer Batten ou Lita Ford ?
C’est probablement la question qu’on me pose le plus et c’est intéressant parce que quand j’ai appris à jouer je ne pensais pas du tout à des guitaristes femmes, je ne me posais absolument pas la question j’étais à fond dans Metallica, Megadeth, Vai, Satriani, je ne savais absolument pas qui était Jennifer Batten je ne connaissais pas les Runaways, j’avais 13 ans je lisais Guitar World, j’ai découvert toutes ces fantastiques musiciennes bien après.

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Honnêtement, je ne comprends pas comment on arrive à faire une pochette aussi pourrie avec Nita Strauss, mais bon...

As-tu un projet perso en tête ?
Absolument oui, et je peux même te dire que j’ai tout ce qu’il faut dans ma chambre d’hôtel pour enregistrer en ce moment même. Sur les tournées Alice Cooper c’est plus compliqué parce qu’on voyage tous dans un gros bus, c’est très cool, très familial mais il est difficile de s’isoler pour enregistrer. Donc sur cette tournée Ibanez j’ai un peu plus de moments calmes et j’en profite. J’espère sortir quelque chose avant la fin de l’année.

Comment es-tu devenue endorser Ibanez ?
J’étais encore une jeune guitariste à LA, en 2008, je jouais dans un groupe mais pas super connu, et j’ai eu la chance d’obtenir un rendez-vous avec la personne qui s’occupait des relations avec les artistes pour Ibanez. J’y suis allée au culot mais avec sincérité : « Tous mes héros jouent sur Ibanez, je ne suis personne pour l’instant, mais ce serait vraiment un grand honneur pour moi de faire partie des artistes Ibanez et de défendre cette marque. De toute façon si vous ne m’endorsez pas je continuerai quand même à jouer sur mes Ibanez, mais j’aimerais vraiment rejoindre mes heroes en tant qu’artiste officielle Ibanez. » Et ça a marché ils ont parié sur moi, je ne sais pas vraiment pourquoi mais ils ont bien fait car moins d’un an après je tournais avec Jermaine Jackson et pas mal d’autres bands.

Et donc tu joues sur quelles Ibanez ?
Principalement des séries S, j’ai une paire de RG avec moi sur la route mais je suis très fan des S parce qu’elles sont plus légères, je fais 200 à 250 shows par an et j’ai vraiment besoin d’une guitare confortable et légère. Elles sont super équilibrées si tu la poses en équilibre sur la jonction corps/manche elle ne bouge pas elle est parfaitement à l’horizontale et je suis archi fan du vibrato ZR, il est solide endurant super bien pensé, juste parfait quoi. La plupart ont deux Di Marzio Gravity Storm et un True Velvet au milieu et celui-là c’est un super simple. Mon ampli actuel est un 100W Blackstar Series One EL34 et tous mes effets viennent d’un Rocktron Prophecy que je pilote au pied.

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Nita trace sa route avec cette Ibanez JIVA10 Nita Strauss Signature

Quel conseil donnerais-tu à un débutant ?
La vie d’un guitariste n’est pas facile donc, assurez-vous de garder intacte la passion, la plaisir de jouer et… achetez-vous un bon métronome (rires).

Merci rien à ajouter ?
Si j’apprécie particulièrement ce séjour en France même si en tant que californienne, je ne suis pas très habituée au froid.

Portfolio

  • Nita Strauss et la Wrestling Federation

 

Mots-Clefs

Type d’article
Avec vidéo Interview
Musiciens/Groupes
Nita Strauss
Numéro
GX74

 

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