Présentation
Vox V 847
Il est presque inutile de présenter la Vox modèle V 847 car c’est d’elle que rêvent les guitaristes en herbe lorsqu’ils se prennent pour Jimi Hendrix. Vous vous souvenez de vos rêves d’enfant ? C’est l’originale (ou du moins sa reissue), l’étalon par lequel les autres seront jugées. Elle est livrée dans un étui de voyage assez esthétique, avec poignée, estampillé Vox.
La Dunlop Cry Baby 535 adopte le même boîtier de fonte et le même look général. S’y ajoutent une prise d’alimentation externe (qui manque sur la Vox) et un rotocontacteur sur la droite, puisque que la 535 est une pédale de type multirange, c’est-à-dire qu’à chaque position correspond un éventail différent de fréquences. De plus, elle est nantie d’un booster réglable par un potar situé sous son socle et commutable via un champignon rose sis sur le côté droit.
Georges Dennis GD-30
La Morley Steve Vai’s Bad Horsie, réalisée en collaboration avec le martien, présente le look "tank/Caterpillar" des engins de la marque. Sa particularité vient de ce qu’elle ne comporte aucun switch et se déclenche dès qu’on pose le pied dessus. Elle adopte la technologie électro-optique (pas de potentiomètre). Avec elle, aucun crachotement de potar et aucun "cloc" de switch non plus. Elle accepte une alimentation externe 9 volts.
Venue de Tchécoslovaquie, la Georges Dennis présente une filiation évidente avec les Morley. Très carrée elle aussi, même si sa base est plus haute et moins large, elle repose sur la technologie électro-optique et présente une entrée alimentation externe au format Dod.
Enfin, excentrique comme une vieille anglaise, la wah Colorsound se démarque des autres par son look très original. Le pédalier est large, rectangulaire et le socle arbore fièrement une couleur rouge pompier. Son logement à pile est très, très pratique : une espèce de tiroir, dans lequel on loge la pile, qui s’enclipse automatiquement à l’intérieur.
Confort
Morley Steve Vai’s Bad Horsie
Cet aspect, primordial sur une wah, a été jugé en fonction de trois critères : hauteur de la pédale, angle imposé au pied et résistance à la pression. La Vox et la Cry baby 535 Dunlop sont assez similaires quant à la course du pédalier, bien qu’il semble que celle de la Vox soit légèrement plus courte. Elles procurent un confort sans surprise, normal pour des pédales au format standard. La Morley est très confortable, du fait qu’on peut même la jouer avec la pointe du pied, le pédalier remontant de lui-même. Cela dit, elle ne permet l’arrêt sur telle ou telle fréquence qu’avec un peu de pratique. La Colortone remonte très en arrière, assez haut, traduction physique du grand éventail de fréquences qu’elle couvre. Comme elle est relativement basse, cela pose moins de problèmes au pied. Enfin, la Georges Dennis, bien qu’assez confortable à l’usage, est certainement la pédale la moins performante sur ce plan.
Go !
À l’essai, on constate que chacune a son point fort : pour la Vox se serait plutôt l’authenticité. Le son délivré rappelle instantanément Jimi hendrix et on se retrouve vite en train de délirer sur Purple Haze ou Voodoo Chile. Évidemment elle n’est pas très versatile mais après tout ce n’est pas ce qu’on lui demande. La versatilité c’est plutôt l’affaire de la Dunlop 535 qui possède donc quatre ranges du plus aigu ou au plus grave, et se montre capable d’aller concurrencer la Vox sur son terrain, même si on note ça et là quelques petites différences. Elle possède une très belle position grave permettant des effets wah assez originaux et intéressants sur son clair et crunchs. De plus, son booster permet d’aligner le niveau wah sur le niveau dry pour éviter toute chute de niveau lorsqu’on enclenche l’effet, ce qui est particulièrement bienvenu sur son saturé.
Dunlop Cry Baby 535
S’il est une wah wah Morley qui se rapproche des standards établis en son temps par la Vox, c’est bien la Bad Horsie. Il faut cependant relativiser, son son est plus moderne, on dira plus métallique, plus adapté à une musique et à des sons métalleux. Son éventail de fréquences, un peu plus étendu que celui de la référence, incorpore des aigus assez criards, ce qui l’oriente vers des musiques hards, métal etc. Attention, lorsqu’on remonte le pédalier l’effet perdure pendant une petite seconde pour éviter une coupure abrupte. Il faut donc intégrer cette donnée et anticiper légèrement l’arrêt de l’utilisation de l’effet. La Georges Dennis, est certainement des cinq pédales, celle qui délivre l’effet le moins authentique. Cela étant, elle est extrêmement douée pour tout ce qui est sons clairs, rythmiques, cocottes funkys, et trouve sa place à ce titre dans ce club des cinq. Elle se débrouille moins bien sur les sons saturés, même si elle sonne de manière tout à fait honorable en comparaison de beaucoup de modèles concurrents.
Colorsound Wah
La Colorsound possède le range le plus impressionnant. On a presque l’impression d’avoir trois positions de la Dunlop 535 réunies en une seule course. On appréciera selon ses goûts : soit on trouvera cela un peu trop difficile à gérer, soit on se réjouira d’avoir un tel éventail directement sous le pied. Pédale complètement relevée, on note que les aigus disparaissent et que le son devient vraiment sourd. Une wah très originale qu’il faudra apprendre à maîtriser mais qui a le mérite de ne pas s’aligner sur les standards habituels.
Judgement Day
Chacune a son domaine de prédilection et conviendra à différents types d’utilisateurs : si vous cherchez LE son wah sans compromis la Vox s’impose, si vous n’utilisez que très ponctuellement la wah, la Morley a de bons arguments, si vous ne jouez qu’en son clair, la GD30 peut vous intéresser. L’originalité vous conduira vers la Colortone, alors que cherchant une pédale propre à vous sortir de toutes les situations vous opterez pour la Dunlop 535. Bien sûr les marques ici présentes (à l’exception de Vox), proposent toute une gamme de wahs et d’autres (Ibanez, Boss etc.) en ont aussi à leur catalogue. Autant dire que vous n’avez que l’embarras du choix.