La première partie du bouquin, Quand j’étais un ver, traite de l’enfance de Brian Warner et dévide le chapelet de traumatismes qui mèneront l’enfant au statut d’antéchrist : grand-père onaniste aimant à porter des sous-vêtements féminins, école religieuse caricaturale de bigoterie, mauvaises fréquentations, le tout ressemblant à une nouvelle d’un Stephen King en petite forme. On a même droit à des oeuvres adolescentes du maître (nouvelle, poèmes).
On enchaîne ensuite sur la genèse de Marylin Manson, le groupe, provoc, défonce, turpitudes et un peu de rock n’ roll quand même. Au passage, on apprend qu’Anton La Vey, ancien sataniste et antéchrist auto-proclamé aurait passé le témoin à Manson en l’adoubant un soir qu’il lui rendait visite en compagnie de... Traci Lords. Le succès qui arrive, grâce entre autres à Trent Reznor dont on apprend qu’il roule en BMW noire, ne fait qu’empirer les choses et l’on se vautre dans les histoires de cul de l’ami Manson, le tout entrelardé de considérations sur la prédestination, et de séjours tantôt à l’hôpital tantôt chez les flics. Le bouquin s’arrête après la sortie d’Antichrist Superstar.
On sort de là un peu perplexe en se demandant où s’arrête l’exhibitionnisme et où commence le marketing sans parler de l’affabulation. Heureusement qu’il fait aussi des disques. Cela étant le livre, l’objet, est beau, bénéficie d’une maquette léchée et contient un grand nombre de photos (notamment de jeunesse), de dessins et naturellement de planches anatomiques. Pour les fans et ceux qui s’intéressent au phénomène Manson.