D’abord, elle est belle, avec ce charme sixties qu’on retrouve souvent chez Roadrunner. Son corps en aulne avec top érable vous a des rondeurs très sensuelles qui ne laissent pas insensibles. Ce corps est dit Thinline, ce qui veut dire non pas qu’elle est percée d’une ouïe mais qu’elle est très mince. Le manche en érable est collé ; il reçoit une touche palissandre ornée de deux inserts « comète » du plus bel effet. Son profil, assez plat, en D combiné à une bonne accessibilité de la main gauche jusqu’aux environ de la 22e case procure un réel plaisir de jeu. Il faut cependant lui rentrer un peu dedans, pour les tirés par exemple, main gauche de fillettes s’abstenir... On note l’accastillage avec six mini Grover, un chevalet Gotoh accompagné d’un cordier sur mesure en deux parties, l’entrée jack se trouvant sous la tranche inférieure de l’instrument. La Comet est légère et se prête bien au jeu assis.
L’électronique est travaillée avec deux Benedetti P90 spécialement réalisés pour Roadrunner dont on va pouvoir splitter la moitié du bobinage grâce aux deux toggle switches (un par micro) situés sur le cutaway supérieur de la Comet. En bas on retrouve deux volumes et un sélecteur 3 positions. Donc si vous comptez aussi bien que moi cela nous donne trois positions en bas que multiplient les quatre possibilité en haut, soit douze configuration sonores possibles, même si certaines se ressemblent un peu quant au rendu, avec l’avantage d’une simplicité d’emploi totale. Une fois branchée, on est scotché par le son des Benedetti, très réussis, qui non splittés sonnent très corpulents et incisifs à la fois, comme il se doit pour des P90 et une fois splittés, s’adoucissent, et deviennent plus légers, « Fender style ». On se prend alors pour Dick Dale ou Danny Gatton, c’est très étonnant. Dans un registre comme dans l’autre la Comet est à son aise et nous met à l’aise.
Plaisir, c’est le mot qui me vient en tête lorsque je repense à cet essai, visuel d’abord, tactile ensuite, sonore enfin.