Line6 aurait pu se la couler douce, hé bé non ! C’est pas le genre de la maison. Ils ont cherché à faire un ampli à modélisation économique et performant. Il a pour nom Spider, c’est désormais l’entrée de gamme de la marque. Son look un peu goldoracko futuriste plaira ou non, mais il traduit bien la démarche tournée vers l’avant de la maison.
On ne trouve rien à redire sur la fabrication, c’est bien fait, bien assemblé avec de beaux matériaux. Le panneau des commandes reprend le rouge maison (cf. Pod), l’ébénisterie, recouverte de vinyle noir est protégé par de grosses cornières plastiques, la toile avant fait preuve de rigidité. L’ampli n’est pas très lourd, le principal de son poids étant le fait du HP 12" Tubetone (le même que dans les Tubetone Series) et comme la poignée de transport est agréable on ferait presque son jogging avec le Spider. On regrette juste l’ouverture arrière qui rend le HP vulnérable.
Le panneau des commandes se divise en deux parties : la section ampli avec un drive, un volume et une égalisation trois bandes ainsi qu’un sélecteur de type d’ampli. Avec le Tubetone le Pod on avait le choix entre 16 types d’ampli ; sur le Spider un potentiomètre non cranté donne accès à six sons. Ils sont répartis sur toute la course du potard et signalés chacun par une LED témoin qui s’allume pour indiquer que le son actif. C’est aussi long et compliqué à expliquer que c’est rapide et simple à faire en réalité. Défilent donc, un son clean et doux, un son clean plus tranchant, puis un son bluesy et chaud, un crunch allant jusqu’à la saturation, un son gras de type Rectifier baptisé Recto, et une grosse disto qui se rapproche d’une fuzz avec des attaques plus précises libellée Insane. L’ampli sonne bien, avec de beaux graves et du coffre. On ne le met pas en défaut sauf à le pousser trop et simultanément en volume, en saturation et en graves. Quatre banques A, B,C, D recueilleront le fruit de vos manips par simple pression effets compris. Les effets, c’est la deuxième section qui innove en proposant le Smart Control. Cela signifie que deux potards fonctionnant sur le même mode que celui servant à sélectionner les types d’amplis, permettent l’un d’obtenir différents effets de modulation (flange, chorus, tremolo), l’autre différents types de delays (delay, écho à bande, ping-pong). La course de chacun des potards est divisé en trois tiers. Sur chaque tiers vous réglez la profondeur ou la vitesse ou la présence dans le mix de l’effet dont c’est le territoire. Pour le delay vous disposez aussi d’un bouton tap tempo. Suit la reverb, ce qui donne trois effets simultanés possibles. Le master général, la prise footswitch au format RJ45 et la prise casque/enregistrement, ferment le ban. Notons que l’adjonction du pédalier Floorboard apporte à l’ampli, huit banques supplémentaires, un accordeur, une wah, une pédale de volume et la possibilité de mettre en/hors service individuellement chaque effet.
Si l’on se rappelle ce que proposaient les amplis à transistors pour le même prix il y a dix ans, le Spider est une excellente affaire.