Son corps en acajou est surmonté d’une table en deux parties, sculptée, en érable. Le tout est recouvert d’un superbe vernis bleu/vert et entouré d’un faux binding crème qu’on retrouve aussi autour de la crosse. Les formes sont douces, ergonomiques (chanfrein stomacal, jonction corps/manche à angle arrondi) et pratiques comme cet étirement de l’arrondi du haut du corps sur lequel est placé le bouton attache bandoulière qui aide à l’équilibre naturel de l’instrument dont le poids aussi conséquent que celui d’une Les Paul se fait, du coup, moins sentir. Le manche en acajou, collé à hauteur de la dix-septième case, possède un profil qui est un véritable régal. Un peu plus rond dans la main vers les premières cases, il s’aplatit légèrement en montant vers les aigus. Sa touche palissandre, entourée d’un vrai binding, sertie de frettes larges et ornée de repères rectangulaires agrémentés d’un triangle de nacre, procure autant de plaisir aux mains qu’aux yeux.
Le modèle testé était identique à celui-ci mis à part la couleur.
L’accastillage pour être anonyme, se montre efficace et de bonne qualité. Il se compose de six mécaniques à bain d’huile rappelant fortement des mini Grover, de deux capots de micros, deux attaches et un chevalet Wraparound avec réglage individuel des cordes en hauteur. Dès la prise en main on est chez soi, on joue sans entrave, on ressent un grand confort et on note le sustain et la brillance naturels de l’instrument. La tenue de l’accord est irréprochable notamment grâce à la forme de la crosse qui n’impose pratiquement pas d’angle aux cordes derrière le sillet. La CL1000 était d’autre part parfaitement réglée à la sortie du carton (dommage le carton) ce qui ne gâte rien.
La CL est équipée de deux doubles Mightymite Alnico (son plus doux, plus vintage) d’un volume, une tonalité et un sélecteur trois positions. On retrouve donc tous les sons qui nous plaisent sur ce type de guitare, pour briller tant dans le jazz, le blues, le rock que dans des genres plus agressifs (hard etc.). A ce stade, on apprécie déjà fortement la tonalité, exploitable tout au long de sa course, pour son apport à la coloration du son et on est déjà en possession d’une "super Les Paul". Mais la CL1000 ne s’en tient pas là, puisque sa tonalité, en se tirant, coil-tappe les micros (une partie des bobinages de chacun est mise hors fonction). Les sons obtenus avec cette option sont plus fins, plus doux, plus proches du rendu d’un simple, mais sans caricature, toujours avec une rendu extrêmement musical, et encore une fois les variations de couleur que la tonalité apporte (dommage que le volume ne soit pas aussi progressif).
Résumons-nous : un bel instrument, confortable, avec un régal de manche et six sons de base hautement customisables et musicaux pour le prix d’une guitare de base. Essayez-la !