Tout dans le look est fait pour souligner la structure de la guitare : un manche conducteur en érable composé de trois parties matérialisées au dos par la présence de lignes verticales noires les délimitant. On trouve aussi deux lignes noires plus épaisses, en noyer (bois dur) pour séparer les ailes rouges, en nato, du corps et le manche. Le nato, connu également sous le nom de mora, se rapproche de l’acajou quant aux propriétés sonores. L’esthétique est soignée, les bois sont bien choisis et ont bel aspect. Pour le vérifier il faut retourner la guitare car à l’avant, ils ont été traités pour avoir un look façon érable pommelé.
Une autoroute ce conducteur
Comme tous les manches conducteurs BC Rich, celui de la Mockingbird NJ Classic s’avère agréable à jouer, l’accès aux aigus étant plus que favorisé. La main gauche n’a aucune difficulté à atteindre la 24ème case, le manche s’effaçant doucement sous la paume, c’est une vraie réussite en terme d’ergonomie. Son dos, plutôt rond, va s’aplatissant légèrement vers le corps. La touche en ébène, assez large, entourée d’un binding courant aussi autour de la crosse, reçoit des repères nacrés en forme de nuages et des frettes jumbos. Les mécaniques à bain d’huile BC Rich sont légèrement en deçà du niveau général du reste et il est nécessaire de les resserrer un peu (vis au milieu de la tête) pour qu’elles gagnent en stabilité. Cela fait, elles tiennent bien l’accord. Pour être complet sur l’accastillage, mentionnons un classique couple Stop-bar/Tune-O-Matic, ce dernier s’ajustant en hauteur via deux molettes, et terminons avec l’embase jack et son entourage métallique.
Pour mettre tout ça en musique, la NJ Classic est équipée de deux doubles routés via deux volumes, un sélecteur trois positions et une tonalité. Mais attention, leur disposition n’est pas standard : le volume aigu se situe sous le micro aigu, c’est donc le réglage qui tombe le plus facilement sous la main lorsqu’on joue. On trouve ensuite le sélecteur, puis le volume du micro grave et enfin la tonalité. Cette disposition n’est pas anodine et renforce s’il en était besoin l’orientation résolument rock/hard-rock/metal de cette Mockingbird.
Les doubles B.D.S.M. (Broad Dynamic Sonically Matched) sont annoncés par BC Rich comme étant capables de reproduire un grand éventail de fréquences (Broad Dynamic) et appairés (Sonically Matched), après un test de performances, pour fournir l’ensemble le plus cohérent possible sur chaque guitare en terme de sonorité et de niveau de sortie. Ce dernier est de toute façon assez élevé. En son clair le micro grave s’en tire bien le micro aigu lui est un peu plus à la peine, sauf à baisser un peu son volume. Mais bien sûr là n’est pas le sujet puisque cette NJ est née pour saturer. Dans ce registre, les prestations des deux micros sont très bonnes, proches des Di Marzio de l’ancien temps avec plus de finesse et de précision cependant. L’équilibre des cordes est respecté, les harmoniques sont là, le son est à la fois compact et distinct. C’est vraiment très gratifiant, et l’on se retrouve à aligner des riffs à la Black Sabbath, Metallica et autres hommes des bois, comme à la parade.
Retour gagnant
Tout cela nous donne un retour réussi pour cette BC Rich bien faite et sympa à jouer pour peu qu’on aime les manches un poil larges et qu’on lui rentre un peu dans le lard, et pour ça j’vous fais confiance bande de pirates !
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