Dragon
La Dragon jouit d’une très belle finition, d’une déco travaillée et, malgré son prix modique, d’une lutherie de bon niveau. Le corps, en acajou, un poil lourd, s’orne d’un grand dragon en nacre sur fond noir à la manière des objets laqués chinois. Il est souligné d’une bordure, en nacre elle aussi, et d’un binding. Binding encore autour du manche et de la crosse sur laquelle on retrouve le dragon version miniature. Qui dit dragon, dit flammes, en nacre toujours, courant tout le long de la touche palissandre. Ce travail conséquent justifie déjà amplement le prix de l’instrument, surtout si l’on y rajoute un accastillage de qualité : six mécaniques mini Grover, un vibrato à blocage sous licence Floyd Rose, deux boutons de potards et deux attaches bandoulière surdimensionnées. Le tout est entièrement doré et se marie bien avec le noir du corps.
La guitare tient on ne peut mieux l’accord, le vibrato n’a rien à envier à beaucoup de ses congénères sous licence et en surclasserait même un bon paquet. On « dive bombe » à loisir, on tire, on « grelotte » en toute impunité. Le manche vissé en quatre point présente un profil entre D et C et un dos satiné très agréable sous la main, dommage que sa jonction avec le corps n’ait pas été travaillée ce qui aurait facilité l’accès aux dernières cases. Malgré ce petit détail, la Dragon est étonnamment facile à jouer et gratifiante pour une guitare de cette gamme de prix.
Seul véritable point faible de l’instrument, les micros : esthétiquement déjà, le choix du tout doré est discutable et fait un peu nouveau riche, mais bon les goûts et les couleurs... Plus ennuyeux, ils présentent un niveau de sortie un peu faible et manquent de brillance. Ils font cependant bien leur boulot et délivrent des sons très corrects mais mieux vaut avoir des chevaux à l’ampli pour en tirer la substantifique moëlle. De plus, le double est trop médium pour une guitare visiblement destinée au hard et shredding. Cela étant, avec ce niveau de lutherie, on peut toujours envisager un changement de micros par la suite puisque la base est saine.
The Beauty
On n’aura pas ce problème avec The Beauty qui fait partie des modèles les plus récents de la marque : les deux doubles EMG HZ, micros passifs qu’on retrouve aussi sur des guitares plus (re)connues (Lâg, Epiphone, Jackson etc.) font merveille avec un niveau de sortie conséquent mais mesuré, des attaques franches et étincelantes, un éventail de fréquences très équilibré tant pour le micro grave que pour l’aigu et un son à la fois large et compact. Ils sont servis par un volume une tonalité et un sélecteur trois positions.
La lutherie tout érable, n’est pas en reste avec un corps d’inspiration très Warwick surmonté d’une table spalted maple, un manche en 5 parties recouvert d’une touche en Ebonal (parsemée de repères en étoile), fibre composite quasi inusable, très répandue dans le monde de la basse, qui présente d’excellentes qualités de glisse, le tout traité natural. Le manche, assez mince, est un régal sous la main : rapide, autorisant un accès total aux aigus, il incite à la performance.
Ici aussi, les mini Grover font merveille pour la tenue d’accord même si le vibrato à couteaux de type Wilkinson est à manipuler avec plus de retenue que celui de la Dragon vu qu’il n’y a pas de blocage. On apprécie enfin les straplocks Warwick qui maintiennent la guitare en position debout.
Ces deux WSL, offrent un niveau de lutherie et un confort de jeu étonnant pour des guitares de ce prix, The Beauty y ajoutant des prestation sonores de tout premier plan. Si votre route croise une WSL, vous seriez vraiment bien avisés d’y jeter quelques doigts. Et, m’sieur WSL, pourquoi ne pas généraliser les EMG HZ ? Ils mettent en valeur vos guitares.
Samples de la Dragon
http://www.judge-fredd.fr/media/son...