La robe gris anthracite de l’EVL K6 allie beauté et sobriété. On aurait pu craindre des débordements « gore-thiques » vu le thème général de la déco mais l’affaire a été conduite avec goût. De légers reflets métalliques ajoutent à la profondeur de la couleur, tandis que l’accastillage, entièrement chromé gris métal ajoute à la cohérence esthétique de l’ensemble.
Le profil du manche évolue à mesure que l’on s’avance vers les aigus, plus rond vers le bas pour faciliter le jeu en accord il s’aplatit progressivement pour aider au jeu virtuose L’accès aux aigus est très facile et on n’a aucun mal à aller titiller la 24e case, la jonction corps/manche, adoucie, se faisant à la 17e frette. Le fini satiné du manche, sa touche ébène et ses frettes jumbos contribuent à doter la K6 d’un confort de jeu de très bon niveau. Les repères de touches sont des pentagrammes que l’on retrouve aussi sur le sommet des boutons de potard, de quoi invoquer Astaroth, Belzebuth et Asmodée tout en faisant ses gammes. A la douzième case une incrustation abalone figure tout à la fois une croix, un glaive, et des ailes de chauve-souris. Dernière touche propre à séduire le vampire qui sommeille en chacun de nous, le cache trussrod métallique en forme de cercueil avec croix et tout et tout, vissé sur ce qui sera désormais la crosse standard chez Cort.
Des micros diablement actifs
La finition s’avère plutôt bonne dans l’ensemble, avec une attention certaine aux détails, comme la mousse qui tapisse la cavité du vibrato ou la butée imposante renforçant le manche sous le sillet du Floyd. L’avant du corps est légèrement bombé, son dos présente une découpe stomacale, la guitare est très agréable à porter, présente mais pas trop lourde, bien équilibrée. Le vibrato à blocage d’obédience Floyd Rose, fonctionne très bien. Seule réserve, son bras a du mal à rester en position fixe, il faut souvent le resserrer.
Les micros EMG actifs 81 et 85 (compartiment pour la pile 9V à l’arrière du corps), ceints d’un tour métallique voient leurs champs de compétence respectifs bien délimités. L’aigu sonne creusé mais les mids sont là, il suffit de les pousser un peu à l’ampli. Les graves en revanche sont un peu en retrait sur ce micro. En son clair, il se débrouille mais on a déjà vu mieux, en crunch il n’est pas facile de rester mesuré. Mais dès qu’on laisse parler le dieu saturax, le 81 répond présent et assure à donf’. Le micro manche, au rendu plus velouté, se montre flatteur en son clair, tout aussi excessif en crunch et très bon, lui aussi, en saturé avec une corpulence et une belle constance dans les graves. La position intermédiaire cumule les avantages de deux micros, avec une légère prédominance du grave (à volume égal bien sûr). En gros une diablesse aussi à l’aise sur les balades de poètes maudits que sur les débouleries les plus death.
Buffy va pas être d’accord...
La K6 est une guitare cohérente, esthétiquement équilibrée, dont le côté gothique évite l’outrance. Ses micros et son Floyd accroissent encore et avec la manière, cette orientation hard rock, black metal et autres musiques des ténèbres. Venez à mouaaaah démons de l’enfêêêr, sortez des entrâââilles de la terre..., succubes et goules, grands barons et petits marquis, l’EVL K6 se donne à vouuus, car est venu le temps de.... taper l’boeuf avec Satan !
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