Son corps en d’inspiration Les Paul est plus petit, plus mince et moins rebondi que celui d’une Swede standard. Noir à l’arrière, il se pare d’une jolie finition Golden Eagle sur l’avant, ceinte d’un binding trois plis nacré. Les dessins de la table en érable sont superbes.
Manche ultra
Le manche collé, en érable, très plat, fait penser à certains manches japonais et semble capable de séduire les shredders et tous ceux qui ont besoin de jouer certains passages avec une position main gauche académique. Le dos verni est très agréable, la bonne glisse de l’ensemble se trouvant renforcée par la touche en Resinator, composite exclusif à la marque, et le frettage jumbo. Pour le plaisir, notons les repères en nacre façon gélules. A vide, les vibrations circulent bien, il y a de la rondeur, de la brillance et un bon sustain naturel. La guitare procure un grand confort de jeu et on se dit qu’avec des cordes graves un peu plus grosses ce serait parfait. Les six mécaniques au look vintage tiennent bien l’accord même lorsqu’on maltraite un peu l’ensemble.
Sons supra
Les deux doubles 58 Hagström font bien leur boulot. Routés via un volume, une tonalité et un sélecteur trois positions il bénéficient en plus d’un switch « coil tap », ce n’est pas un split mais l’inactivation d’une partie du bobinage. C’est un peu différent mais a des effets assez semblables dans le cas qui nous occupe.
En son clair, on apprécie la musicalité des deux micros et l’équilibre de la position intermédiaire. Quand on « coil-tape », on obtient des sons plus fins avec des mids un peu moins présents. Les sons délivrés sont suffisamment malléables pour satisfaire le hardeux en pleine ballade, le rocker nostalgique des eighties ou le bluesman jouant aux doigts.
Les sons crunchs confirment les bonnes dispositions des 58 avec des attaques qui restent franches et un corps qui s’épaissit à mesure que le gain est poussé. On note que le micro grave tout en faisant preuve de rondeur sait garder un certain tranchant bienvenu en rythmique.
Ouvrons le gros saturax : avantage au micro aigu, même si le micro grave se débrouille là aussi très bien. Les chorus sont aidés par le confort de jeu, le sustain de l’instrument, le côté chantant des micros et la propension au larsen de l’UltraSwede. Le son est puissant, le grave, bien chaud conserve là encore de bonnes basses, reste bien droit et inspire des soli mélodieux pleins de sustain, tiens... salut Carlos tu vas bien ? L’aigu sonne plein, n’a pas le côté nasillard de certains micros dévolus au shred et recèle moult harmoniques. C’est très plaisant et assez étonnant quand on sait le prix de l’instrument. Le coil tap se montre moins intéressant sur les sons très saturés car il engendre logiquement un léger bruit de fond.
Prix extra
L’UltraSwede est guitare super bien finie, agréable à jouer, agréable à porter, agréable à entendre, bref elle a quasiment tout bon. Le seul handicap qu’elle aura à surmonter est dans nos têtes, Hagström étant plutôt associé dans notre imaginaire au vintage qu’à la modernité. Fort heureusement, son rapport qualité/prix quasi indécent devrait nous inciter à bousculer nos idées reçues.
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