La série CS c’est l’interprétation de la LP by Carvin. Elle comprend la CS3, tout acajou, la CS4 au corps acajou surmonté d’une table érable standard et puis au top de la gamme on trouve notre CS6 dont le corps, de deux pièces d’acajou bookmatched, est recouvert d’une magnifique table en érable flammé sélectionné de 2cm d’épaisseur, elle aussi composée de deux pièces bookmatched. On retrouve une feuille de cet érable sur la crosse de l’instrument.
Quel châssis !
La CS6 c’est luxe à tous les étages : bois choisis, hardware entièrement doré même les capots de micros, touche ébène superbe, repères rectangulaires en abalone etc. Les sculptures de la table sont très travaillées que ce soit la courbure générale ou la douceur des bords qui viennent mourir doucement sur le faux binding bois naturel, c’est extrêmement bien fait, 100% sensuel, zéro défaut, la classe quoi. A l’arrière, la traditionnelle découpe stomacale est accompagnée d’une jonction corps-manche ergonomique. Attention il ne s’agit pas là d’un de ces contourages qui s’ils sont à leur place sur des guitares de shredder, n’auraient rien à faire sur une guitare de ce type. Non, l’esprit LP n’est pas perdu de vue, mais le fameux angle qui rentre dans la paume sur l’originale est ici arrondi juste ce qu’il faut pour que la main atteigne les cases aiguës sans douleur aiguë. Dernier détail très classe, l’embase jack métallique assez large qui épouse parfaitement la courbure de la tranche du corps. C’est ajusté au micron près comme l’ensemble de la guitare. Seul bémol, la taille des attaches de bandoulière conforme, elle, à l’inspiratrice c’est à dire insuffisamment sécurisante pour une guitare qui pèse entre 4 et 4,5kg .
Le manche, plutôt fin, se montre agréable en main, ses frettes medium jumbos associées à l’action relativement basse, rend le jeu fluide et les tirés faciles. Notons que l’action pourait encore être descendue, le chevalet se trouvant dans une petite défonce. La rectitude des cordes derrière le sillet et les six mécaniques Spertzel à blocage dotent la CS6 d’une tenue d’accord insolente. Par ailleurs, on trouve derrière le sillet le même type de renforcement que sur les ESP par exemple.
Du coffre avec ça !
Que ce soit à vide ou branché, en son clair, crunch ou saturé on est frappé le côté ample du son sa profondeur dans les basses, la précision et la brillance des aigus. Le sustain est aussi au rendez-vous, sans doute accentué par les cordes traversantes. Les deux doubles maison C22J & C22B se montrent très polyvalents et permettent à la guitare de bien se comporter dans tous les registres : jazz, rock, blues, fusion, hard, metal... De ce point de vue on peut la comparer à une PRS Single Cut par exemple. Une guitare extrêmement versatile, à l’aise partout. Du coup, certains pourront lui reprocher de n’avoir pas une personnalité plus tranchée. Un push-pull sur la tonalité élargit encore son champ d’action en splittant les deux micros. Si on n’est pas dans le cristallin « à la Fender », cela ouvre tout de même tout un champ d’investigations sonores supplémentaire d’autant que la tonalité super efficace influe notablement sur le rendu des micros, de façon toujours musicale.
Bref cette CS6 a beaucoup d’atout et plaira sans nul doute à un large panel de guitaristes, malléable, tout-terrain, confortable et efficace, elle n’est certes pas à la portée de toutes les bourses, mais la CS3 va se trouver à partir de 1 500 € et la CS4 qui adopte la même structure que la 6 (acajou+table érable) se situera à mi-chemin niveau prix. De quoi contenter un peu plus de monde.
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