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Mesa Boogie Mini Rectifier Twenty Five

Une vraie petite teigne !

D 20 décembre 2011     H 23:32     A Judge Fredd    


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La série Rectifier est un des fers de lance de Mesa Boogie et la marque ne pouvait se permettre un faux pas avec son Mini Rectifier. On tue le suspens direct, la mission est remplie haut la main par cette jolie petite brique de force brute.

La recette ? On part d’un Rectifier deux canaux et on le réduit, et tiens allez, on le réduit encore un peu plus ! C’est vraiment la première chose qu’on remarque : le Mini est tout petit (32 x 17 x 25 cm pour seulement 5,5kg). A ce niveau c’est même plus une lunch box c’est une trousse à maquillage !

Mni rectifier Head

Couvert d’un métal granité assez épais, l’ampli comporte une grille de ventilation à l’arrière, une autre au-dessus et deux ouvertures à l’avant au milieu de la fameuse Diamond Plate (la plaque façon marchepied de tracteur). Autant dire que la petite tête ne risque pas la surchauffe.

Des traits familiers

Le panneau des commandes, noir, reçoit des boutons métalliques comme sur les Rectifier, eux aussi réduits, avec un point comme repère que je n’ai jamais trouvé personnellement super pratique, surtout sous certains éclairages lorsqu’on a besoin de lire ses réglages d’un seul coup d’oeil. A gauche, on commence par les entrées instrument et footswitch (fourni, en fait juste un commutateur de canaux avec un seul interrupteur). Pour chacun des deux canaux, on a un gain, une égalisation trois bandes, une presence un master un inter de mode (Clean/Crunch et Vintage/Modern) ainsi qu’un interrupteur 10/25W. On peut donc les switcher indépendamment l’un de l’autre. C’est utile par exemple quand on utilise le 1 en mode Clean et le 2 en mode Vintage, le mode Clean ayant tendance à produire plus de dynamique : on peut alors envisager de mettre le 1 en 10W et le 2 en 25W. A l’arrière, pas trop de monde, juste le Send et le Return de la boucle d’effets, qu’on peut bypasser complètement grâce à petit interrupteur, si on ne s’en sert pas du tout, et deux sorties HP 4 et 8 ohms (dommage qu’il n’y ait pas de sortie 16 ohms).

Le dos de la bête

Au chapitre des regrets, notons la poignée métallique qui si elle est esthétiquement sympa fait un peu mal au doigts à la longue lorsqu’on porte la tête car même s’il n’est pas très lourd le Mini finit quand même par peser au bout du bras. Vous me direz qu’on peut toujours le porter en bandoulière et là, deuxième petite critique, la housse n’est pas particulièrement épaisse et fait un peu cheap par rapport aux standards Mesa Boogie habituels, du coup, on n’est pas trop en confiance. Elle reste cependant pratique puisqu’on peut y fourrer le footswitch et les câbles nécessaires, le tout rentrant sans aucun problème dans une valise par exemple. On peut d’ailleurs aller en répé dans des studios équipés de baffles en prenant simplement le bus ou son vélo et ça, c’est quand même bien cool.

A l’intérieur, Mesa Boogie a implanté cinq 12AX7 en préamplification et deux EL84 en puissance, le tout éclairé par de puissantes diodes rouges qui donnent au Mini Rectifier un petit côté « forges de l’enfer » pas désagréable. On note les patins, les mêmes que des grosses têtes de la marque qui assurent donc une stabilité hors pair à l’ampli. Le baffle Mesa, bien qu’équipé d’un Celestion Vintage 30 made in UK, ne fait pas du tout honneur à la tête et j’ai obtenu de bien meilleurs résultats sur mon 2x12 habituel qu’avec le baffle maison. C’est dommage parce que d’une part, il est plutôt sympa avec son pan coupé et son air de mini stack et, que d’autre part, la marque aurait mieux fait d’associer à cette tête son excellent baffle déjà existant : le 1x12 Thiele.

In et switches

Bon sang ne saurait mentir

Le canal 1 en mode Clean est joli brillant avec de la rondeur et de la profondeur pour peu que le baffle utilisé soit capable les restituer (2x12, 4x12 ou très bon 1x12 needed) que ce soit en 25W ou en 10W. L’égalisation se montre très efficace ainsi que la Presence : on peut vraiment affiner comme l’on veut. Les attaques sont belles, nettes, l’ampli super puissant et on peut pousser le gain assez loin avant de cruncher. Un son clean très pur, limpide et robuste tout à la fois. En mode Pushed, on est ravi de constater qu’on a affaire à de vrais crunchs, très naturels. Avec le gain au tiers, on est vraiment dans la zone « on the edge », celle où l’attaque de la main droite et le réglage de volume de la guitare sont décisifs. On le pousse à la moitié et on rentre dans le bon crunch ricain. Au-delà de la moitié ou vers les deux-tiers, on entre dans la saturation légère du type de celle qu’on avait en poussant des amplis sans master. A noter qu’en 25W, le canal quand il est poussé sonne plus ample, avec plus de rondeur et… un peu plus de souffle aussi.

Canal 2 en mode Vintage, gain au quart, on reprend là où le Pushed nous avait laissé avec un peu plus de mordant, un poil d’agressivité supplémentaire, mais guère. On est dans le AC/DC en plein. Gain à la moitié, ça pousse bien, faut gérer un peu les aigus pour éviter le « fizz » en filigrane, mais c’est vraiment très léger. Quand on pousse vraiment le gain, on obtient de belles saturations, bien corpulentes, mais ça devient plus difficile à gérer au niveau du feedback en 25W. Bonne raison pour switcher en mode Modern où l’on a plus de mordant, plus d’ampleur, plus de puissance et plus de gain mais sans tomber dans la tarte à crème du son hyper creusé avec graves et aigus surgavés. On peut obtenir différents types de saturax, qui sonnent tous avec beaucoup de naturel c’est flatteur, musical à souhait, ça donne envie de jouer. On touche au metal en creusant l’égalisation et en poussant la Presence dans les limites des possibilités d’une paire d’EL84 en la matière. Personnellement, je préfère de loin ce mode Modern qui a plus de c.... au mode Vintage.

La boucle d'effets

A ce stade, on a une tête polyvalente, comme ses grandes sœurs en fait. Puissante, elle pourra monter sur scène sans aucun problème, c’est d’ailleurs plus une bête de scène qu’un animal de compagnie, où elle percera bien le mix. On regrette juste que le footswich ne permette pas de switcher les modes car on aurait eu un quasi quatre canaux à dispo.

Mini Recto ? Fire !

Beaucoup plus simple dans sa conception que le TA-15, le Mini Rectifier se montre du coup beaucoup plus facile à prendre en main et beaucoup plus efficace en situation de jeu. C’est une vraie réussite, une tête vraiment séduisante, dommage qu’elle coûte aussi cher (handmade in California...). Suivant l’adage « Mieux vaut une petite qui frétille qu’une grosse qui roupille » je ne saurais trop vous conseiller de l’essayer le plus rapidement possible.


Autres infos
  • Fabrication
  • Look
  • Poids
  • Sons
  • Polyvalence
  • Puissance
  • Boucle bypassable
  • Baffle dédié pas au niveau
  • Prix
  • Prix indicatif :
    • Tête 1 511 €
    • Baffle 640 €
  • Distribution : laboitenoiredumusicien.com

Portfolio

 

Mots-Clefs

Amplis/Préamplis
10 W 25 W Lampes Stack
Type d’article
Avec vidéo Banc d’essai
Marques
Mesa/Boogie
Numéro
GX48

 

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