Sébastien nous a confié deux Tour Bus Guitares qui comptent parmi ses premières réalisations. Je dis ça parce qu’elles ne sont pas exemptes de petits défauts de finition. Mais il faut comprendre que d’une part, Sébastien a pris de la bouteille depuis et, d’autre part, que ces deux instruments servent depuis le début aux essais et autres démos. Elles ont donc essuyé les plâtres dans tous les sens du terme.
Ingénieuses
Cela ne m’a pas empêché de discerner leurs qualités et l’intelligence du projet. Le corps est vraiment très petit et comporte deux pièces mobiles pour aider au jeu assis. A l’arrière, une pièce arrondie peut tourner vers le haut et se maintenir en position grâce à une articulation métallique. Cela permet d’avoir un appui pour le bras droit quand on est assis. Dans le dos de la guitare, une autre pièce coulisse afin d’offrir un appui à la cuisse. On retrouve ainsi, très facilement et malgré les dimensions réduites de la Tour Bus, tout le confort d’une guitare standard en position assise. Le système des mécaniques (à bain d’huile) sur la tête est également très ingénieux. Quatre d’entre elles sont implantées de manière standard, les deux autres sont, elles, perpendiculaires, leur fût étant à l’intérieur de ladite tête. Deux trous, précédés d’une demi-frette pour protéger le bois, permettent d’enfiler les cordes (Ré et Sol) au travers dela tête, il faudra juste veiller à aligner le trou de la mécanique, la corde ressort ensuite à l’arrière où il suffira de couper l’excédent.
La première des deux Tour Bus est dotée d’une électronique de type Tele avec deux simples entourés d’un pickguard noir, routés via un sélecteur trois positions et un volume, positionnés sur la tranche supérieure de l’instrument. Ne manque que la tonalité. La seconde est pourvue de deux doubles bobinages au niveau de sortie respectable ce qui est cohérent avec la présence d’un Floyd Schaller et le choix des bois, acajou pour le corps, érable pour le manche, palissandre pour la touche. En position debout, la légèreté du corps fait que la guitare peutr piquer du nez. Cela dit il suffit d’une sangle qui grippe un peu sur l’épaule pour que cela ne se produise plus. De plus Sébastien Gavet a depuis légèrement modifié les points d’ancrage pour éliminer le problème.
Bonnes pour le service
Ce qui frappe sur les deux guitares c’est le sentiment d’être sur un véritable instrument pas un gadget, sensations de jeu dignes d’une grande, seul un jeu un peu violent (avec le Floyd par exemple) peut nous rappeller qu’on est sur une guitare de petite taille. Les micros également réalisés par Sébastien s’accordent bien avec leur lutherie et même s’il n’est pas question de prétendre obtenir le son d’une Tele, ben on en est pas si loin. Ca claque, ça twangue avec entrain. Sur le guitare de shredder on regrette de ne pouvoir tirer les Floyd en arrière lorsque le fond du corps n’est pas ouvert (position assise). Par contre niveau son c’est vraiment bien éclatant, avec du corps et de la définition dans les attaques bref tout ce qu’on attend d’un bon humbucker à niveau de sortie respectable.
Vous l’aurez compris, les Tour Bus Guitares répondent au cahier des charges du musicien en tournée qui est plus souvent dans le bus, le train, l’avion ou l’hôtel que sur scène finalement. Elles permettront à chacun de pratiquer avec des sensations de jeu dignes d’un instrument et non d’un gadget et des sons très convaincant. Seul hic, elles sont un peu chères et même si leur concepteur arrive à minimiser certains coûts, une guitare entièrement faite à la main en France, ça a son prix.