Le thème retenu est celui de la nourriture, toutes les pédales se font donc les ambassadrices du « bon goût culinaire ricain ». Leur design rappelle celui des grandes soeurs : boîtiers en forme de « chouette » ou de hibou au choix, avec logo griffé fifties façon Cadillac. Seules différences, ils sont en plastique et monochrome. Les potards chromés sont en plastique également tandis que le switch de mise en/hors service de l’effet ressemble en tout point à celui des pédales classiques de la marque. Le dessous des Mini Pedals n’est pas en reste puisqu’on retrouve le lourd socle métallique recouvert sur toute sa surface d’un patin caoutchouc antiglisse très efficace. Une vis (prévoir un médiator ou une pièce de vingt centimes) donne accès à l’intérieur de l’engin où l’on découvre, outre un logement à pile dont beaucoup de marques pourraient s’inspirer, une électronique propre et bien arrimée. La connectique sise à l’avant du boîtier se compose d’une entrée instrument, une sortie vers ampli et une prise pour alim externe au standard Boss.
Quelques remarques avant de se lancer dans un examen au cas par cas. Toutes les pédales ont fait preuve d’une grande stabilité malgré leur taille réduite. Leur mise en/hors service se fait dans le plus grand silence. L’overdrive et les distos donnent leurs meilleurs résultats avec le Level au dessus du point milieu. Enfin, signalons que trois pédales de la série se sont montrées, lorsque branchées sur le secteur, plus sensibles aux parasites que la moyenne cela amenant un léger bruit de fond. Cela étant le circuit électrique du local où ont eu lieu les essais n’est pas irréprochable donc ce sera juste un point à vérifier lors d’un éventuel achat. Et puis si vous êtes un fana des piles aucun problème de ce type ne se posera.
Entrées
Commençons par une des pédales les plus réussies de la série, la turquoise Surf & Turf, compresseur de son état. A gauche un Level, à droite la Sensitivity. Personnellement je recommanderai de pousser le Level au moins aux trois quarts et de jouer ensuite sur la sensibilité. Jusqu’à la moitié de sa course ce dernier réglage donne une l’impression de renforcement et d’attaques puissantes puis ça s’écrase un peu tout en restant musical. Le son qu’il soit clair ou saturé est respecté dans un esprit très vintage. Le Surf & Turf est un excellent compresseur à un prix plus qu’abordable, donc pourquoi s’en priver je vous le demande. Un peu de fromage au grill ?
Grilled Cheese c’est le nom de cette disto jaune foncée, que je qualifierai de disto anecdotique ce qui ne lui enlève rien par ailleurs. Deux réglages : Level et Resonance. Le dernier agit comme le potard d’une pédale wah. Tourné complètement sur la droite il nous fait sonner comme une pédale wah relevée, complètement à gauche, comme une wah enfoncée au maximum. Le Level quant à lui se contentant de gérer le niveau de boost de la pédale dont le taux de saturation reste assez égal. C’est donc l’engin idéal pour qui aime jouer des parties de guitares avec une wah en position statiques (comme dans Money For Nothing par ex.). Bien entendu elle ne peut s’utiliser comme disto principale mais peut agréablement varier les plaisirs lors d’un concert ou d’un enregistrement.
Plats de résistance
On aborde maintenant trois gros morceaux avec un overdrive, une disto et un tremolo.
Le Pastrami, rouge, est un overdrive dont le taux de saturation se veut assez mesuré bien qu’efficace. Il possède deux réglages, Level et Overdrive. Le Level est capable de donner un bon coup de boost. Ses rapports avec le Drive sont très pertinent et musicaux. On peut pousser le Level tout en maintenant le Drive dans le premier tiers de sa course. On obtient alors un overdrive très léger, proche du son clair avec juste un peu de sale par dessus. Ensuite si on pousse l’overdrive on peut aller de manière très progressive vers des saturations soutenues à la limite de la distorsion. L’engin produit des aigus en suffisance mais sans excès. L’éventail de ce Pastrami est donc large et en fait un overdrive tout à fait convaincant qui satisfera tant les fans de Moon Martin que ceux d’AC/DC.
Attaquons d’un coup de fourchette vengeur la TBone, distorsion dont le boîtier oscille entre bordeaux et violet, qui ne se situe absolument pas dans la galaxie metal/thrash. Bien plus originale, elle commence dans ses taux les plus faibles avec quelque chose qui ressemble à un overdrive poussé (premier tiers de la course). Le son alliant chaleur et musicalité, soutient bien le jeu. Ensuite plus on augmente la disto, plus le son devient grumeleux un peu à l’image de l’Expandora Bixonic. Ce type de son est une aubaine pour la saturation bien roots, grasse et délitée que l’on retrouve chez certains bluesmen au son crado et pour le jeu au bottleneck, sa compression naturelle rappellant fortement des sons à la Sonny Landreth par exemple. Voilà donc une excellente pédale de disto qui sort de la masse par son orientation résolument blues/rock/boogie et un grain inattendu sur un pédale de ce prix. A essayer couplée à un tremolo c’est trop.
Fromage et dessert
Justement, terminons ce repas avec le BLT à la couleur franchement violette. Ce Slap Echo permet comme son nom l’indique d’appliquer à votre son un écho analogique de type slapback. Ce type d’effet est particulièrement bienvenu sur la country ou le rockabilly aussi bien que sur le jeu au bottleneck d’ailleurs. Le réglage Mix ajuste le niveau de l’écho par rapport à celui du son dry tandis que le Repeat détermine le nombre des répétitions. Bien sûr on reste ici dans des temps de delay très courts. Le BLT donne tout ce qu’on peut attendre d’un effet de ce type. Il sonne de manière convaincante et on regrette juste qu’il soit un peu plus cher que les autres effets de la série.
Voilà terminé le passage en revue des cinq première pédales de la série. Vous l’avez compris Danelectro fait encore une fois très fort. Rendez-vous à la rentrée pour la suite du menu avec les cinq autres MiniPedals.