Voulant vérifier par moi-même ces rumeurs positives, je me suis dit qu’essayer son plus petit ampli à tubes permettrait de juger du sérieux de la marque : aurait-on affaire à un mauvais produit conçu par-dessus la jambe ou, comme ce fut le cas, à une entrée de gamme de bonne facture ?
On inspecte
J’ai tout de suite été rassuré par l’ébénisterie massive recouverte d’un tolex noir épais, avec des cornières métalliques et une poignée de bon aloi. Visiblement les éléments de cette ébénisterie sont exactement les mêmes que ceux des plus gros amplis de la marque. Seuls les pieds semblent un peu plus petits il faut dire qu’ils n’ont que 6,5 kg à stabiliser. Ne disposant pas des mensurations exactes de l’appareil je dirais qu’à vue de nez il fait 25cm de haut sur 20cm de large et 15cm de profondeur. Pour le reste, la qualité est aussi au rendez-vous, les potards tournent avec douceur, les switches ne flottent pas dans leurs logements et on note la présence d’un HP Jensen CR 8 pouces.
La partie amplicateur ferme le dos du combo laissant juste une ouverture d’environ 5 cm de haut laissant entrevoir les trois lampes : une 12 AX7 et une 6N2 en préamplification tandis qu’une ECC88 délivre les 3W (sous 8 ohms) revendiqués. Le tableau de bord, situé sur le dessus du Gavrosh 8 présente l’entrée instrument, un volume, une égalisation deux bandes (Bass, Trebble), un switch Hi filter, une sortie casque/ligne, un switch pour couper le HP et l’interrupteur de mise sous tension.
On branche
Jusqu’aux deux tiers au volume, le son reste droit et clair et commence à cruncher au-delà. Avec des micros à fort niveau de sortie, on devrait pourvoir cruncher un peu avant. Bien sûr, on n’atteint pas le gros saturax, l’ampli n’est pas fait pour ça. En revanche, il accepte avec bonheur les pédales d’effets, donc un bon overdrive ou même une grosse disto devant et roule ma poule. Car, deuxième excellent point, le Gavrosh tient remarquablement bien les basses. Elles restent belles et pleines très longtemps, c’est assez remarquable avec un HP de cette taille. Cela permet au réglage de basses d’être efficace très longtemps, les basses se détériorant uniquement quand on met le potard à fond et si on joue à un certain volume. Le réglage d’aigus le seconde très efficacement. Je suis plus dubitatif sur le switch Hi filter qui ne m’a aucunement servi, mais peut-être se montre-t-il utile dans certaines situations. La sortie casque sonne très naturellement : on retrouve le son de l’ampli et comme on peut couper le HP, on se retrouve avec un ampli avec lequel on peut pratiquer la nuit sans déranger les voisins ou réveiller les enfants. Utilisée en sortie ligne, on atteint un peu les limites de cette sortie, à savoir que là, les basses vont être très présentes, l’optimisation pour le HP ou l’utilisation au casque nuit à ce cas de figure.
Au final nous voilà avec un ampli très bien fait, pas « prend la tête », utilisable dans de multiples situations avec un rapport qualité prix intéressant et un son consistant. Idéal pour pratiquer avec un son de qualité.